Les pays africains au chevet de la préservation de la nature : le premier Congrès africain des aires protégées a commencé lundi 18 juillet à Kigali, la capitale rwandaise. Pendant toute la semaine, des acteurs politiques et du monde de la société civile vont débattre de l’importance des aires protégées dans le développement de l’Afrique.
Ces zones protégées s’étendent des mangroves aux déserts, des forêts méditerranéennes aux forêts tropicales ou encore des savanes aux montagnes couvertes de glace. Or, en 50 ans, le continent – qui abrite un quart de la biodiversité planétaire – a perdu plus de 50 % de ses écosystèmes.
Les images des aires protégées en Afrique, dévastées par l’activité humaine, sont projetées à l’écran lors de l’ouverture de ce premier congrès. Elles relèvent du futur, mais l’urgence d’agir, c’est maintenant. C’est ce qu’est venu dire Kaddu Sebunya, président de la Fondation pour la vie sauvage africaine : « Certains des principaux milieux naturels ne se trouvent que sur le continent africain. Ce sont les zones protégées qui nous ont amenées ici, mais la faune qui soutient les écosystèmes au sein de ces zones protégées est tout aussi importante. Il en va de notre identité culturelle. »
« Nos vies dépendent de la nature »
Ces aires protégées et conservées abritent les plus grands mammifères de la planète comme l’hippopotame, le chimpanzé ou la girafe. Plus de 460 millions d’Africains dépendent des eaux dans les zones protégées.
Leur rôle est indispensable, selon l’ex-chef d’État nigérien Mahamadou Issoufou, présent à Kigali : « Ces aires protégées permettent de protéger la biodiversité, elles permettent de protéger les écosystèmes. Les aires protégées conservées permettent d’assurer la résilience des communautés, de leur assurer la sécurité alimentaire. Malheureusement, ce que l’on constate, c’est qu’elles sont sous-financées. Pourtant, sans elles – nous sommes tous convaincus – il est impossible de réaliser les objectifs du développement durable parce que nos vies, nos économies et nos prospérités dépendent de la nature. »
Dans son discours d’ouverture, Edouard Ngirente, Premier ministre du Rwanda, hôte de ce congrès, a exhorté tous les responsables politiques africains à redoubler leurs investissements dans la biodiversité et dans le soutien des écosystèmes.
« Il est grand temps que les responsables politiques africains mettent en place des mesures et des stratégies fortes pour mettre fin à la dévastation de notre riche biodiversité. Il est urgent que les pays africains augmentent leur niveau d’investissement dans la biodiversité et les projets qui soutiennent nos écosystèmes. La conservation de la biodiversité joue un rôle essentiel dans notre développement économique. De nombreuses personnes sont employées directement ou indirectement par ce secteur. Le tourisme, l’un des principaux piliers de notre économie, en est l’exemple. Étant donné les énormes avantages sociaux et économiques des zones protégées et conservées, je suis convaincu que ce Congrès africain tracera la voie vers la résilience et la conservation durable de la biodiversité pour la transformation de nos économies », a-t-il déclaré.
Rfi. Fr
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