Alors que les langues continuent de se délier sur la durée de la transition, le CNRD poursuit ses actions dans le cadre de la refondation de l’Etat.
Sous le magistère du colonel Mamadi Doumbouya, plusieurs actions sont en cours à travers le pays. Malgré, quelques insuffisances dans la mise en œuvre des actions, le CNRD marque des points.
En un laps de temps il a pu mettre en place la Cour de Répression Economique et Financière (CRIEF). Cet organe a permis de traquer quelques cadres pour leurs gestions antérieures. Le colonel et son équipe ne se sont pas limités à la mise place de la CRIEF, il a également instruit à son gouvernement de mener une campagne d’identification et de récupération des domines bâtis publics sur toute l’étendue du territoire national. Déjà, plusieurs domaines et bâtis de l’Etat ont été récupérés.
Aussi, le CNRD a engagé de vastes réformes au sein de l’administration publique. Le premier chantier qui fait écho, est l’assainissement du fichier de la fonction publique. Un exercice certes, complexe, mais qui commence à donner des résultats concrets. Avec à la clé, une bonne économie réalisée par la détection et l’extraction des doublons, des départs à la retraite,…
Dans le cadre de la moralisation de la gestion publique, les effets bénéfiques de la CRIEF se récentent sur le terrain. Aujourd’hui, les gestionnaires des biens de l’État font de plus en plus attention dans leur gestion.
Dorénavant, il n’est plus question de détourner impunément les deniers publics et rouler les dirigeants dans la farine. Des cadres récemment nommés puis débarqués et poursuivis en justice, ne diront pas le contraire.
C’est vrai que ces réformes ne sauraient faire l’unanimité. Puisque certains adeptes de l’ancien système sont réfractaires au changement.
C’est pourquoi, beaucoup d’entre eux, épiloguent sur la durée de la transition dans le seul but d’abréger les initiatives en cours dans le pays.
Comme disait le colonel Mamadi Doumbouya, il faut impérativement éviter les erreurs du passé. Il faut donc le temps nécessaire pour poser les véritables bases d’une nation démocratique.
Un État de droit qui nous sauverait des dérapages semblables à ceux accumulés au fil des dernières décennies.
Ainsi chaque Guinéen pourra se rendre à l’évidence que désormais nul n’est au-dessus de loi autrement dit, gouvernants et gouvernés sont des justiciables.
Puisque les autorités militaires ont ouvert la voie pour que force reste à la loi. Il serait raisonnable de saisir cette bonne occasion pour construire un véritable environnement de prospérité et de liberté guidé par le respect de la constitution future et des règles adéquates de bonne conduite.
Prétendre qu’un régime transitoire ne doit pas poser les jalons d’un régime future serait une grave erreur. Car, l’histoire nous a toujours enseigné que les différentes constitutions élaborées en Guinée et surtout la dernière dont certains dispositifs étaient verrouillés ont été flagramment violés par les tenants du pouvoir issus des urnes.
Ce qui a toujours conduit les Guinéens à souffrir des violations flagrantes des droits de l’homme auxquelles se sont ajoutés une gestion économique et financière ponctuée de détournements faramineux au détriment du peuple qui est toujours resté une victime sans défense.
Devrons-nous alors négliger, voire oublier les crimes de sang et ceux économiques et financiers inqualifiables qui ont plongé jusqu’ici la Guinée dans un retard sans précédent ?
Le patriotisme commande de baliser un chemin conduisant à un régime démocratique à la hauteur des espoirs. Or, nul ne saurait faire des omelettes sans casser des œufs. C’est donc par la douleur des réformes que naitra le bonheur des Guinéens.
Souleymane Diallo journaliste parlementaire.
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