CNT, CRIEF, … la junte au pas de charge avec un peu de fioriture (Édito Djoma de Mognouma)

Comme si tout était bloqué. Puis soudain, d’un clic, la digue a sauté. En une semaine, c’est allé trop vite. C’était une véritable croisade qui laissait forcement subodorer des intentions cachées.

La junte qui a la direction de son agenda totalement inconnu de l’opinion, comme par enchantement, au pas de charge, décide de répondre à certaines préoccupations fondamentales pour la transition. Des préoccupations, faut-il le préciser, qui ont fait par ailleurs l’objet d’intenses débats et qui ont suscité d’énormes interrogations.
Et pourtant, il y a encore quelques jours, ces nouveaux patrons du pays ont donné l’impression de n’avoir pas la solution magique.

En effet, par un raccourci loin d’une caricature, il se dit que l’accouchement au forceps du CNT semble être une grotesque mise en scène.

Les conseillers sont enfin nommés, ainsi que les membres du bureau. Les politiciens et d’autres acteurs qui n’ont pas eu le sens de retenue du fait d’être trop euphoriques après le coup d’Etat, ont ingurgité une charte qui fait d’eux des spectateurs impuissants de la composition des membres de cette future assemblée transitoire.
D’abord aucun critère de sélection n’a été préalablement défini de nature à rendre fluide les désignations par les faitières ou coalitions de partis politique au sein de leurs entités respectives, ou les lilliputiens réclament plus fort leur droit.

Puis, la nomination par le Président de la junte, peu importe, du Président de l’institution et de ses adjoints, ce conformément à l’article 64 de la même fameuse charte. C’est alors tant pis à ceux qui ne sont pas contents.Dans la même semaine, la cour de répression des infractions financières a été mise en place. Devrait donc débuter véritablement la traque des filous, ces délinquants financiers qui ont nargué le peuple en s’appropriant impunément toutes ses ressources pour ainsi précipiter le pays vers la déchéance.

C’est un acte salvateur qui ne devrait être guidé que par la boussole de la justice.

A dire vrai, le signal donné dans la foulée de cette installation par le très célèbre Procureur Général près la cour d’appel, qui, il faut le rappeler, a passé toute la semaine à se faire passer pour un objecteur de conscience et des bonnes meurs dans un monde judicaire unanimement reconnu comme étant en déconfiture. Ce signal risque de dévoyer cette volonté des autorités visant à moraliser la gestion publique.

Avec une débauche d’énergie incroyable et une passion remarquable, Charles Wright a livré à la vindicte populaire un présumé accusé, ce en violation de deux principes sacro saints de la justice : la présomption d’innocence et le secret de l’instruction.

La méthode encore une fois est questionnable, de quoi ressasser les récentes nominations dans ces milieux pour lesquelles les langues se sont déliées.
Pourvu que tout cela ne soit pas un vernis ou des manœuvres dilatoires de trop auxquels les Guinéens ont fini par s’habituer à leur corps défendant.

Mognouma

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