Les autorités sanitaires ivoiriennes continuent de vacciner contre le virus Ebola. Lors de cette journée de vaccination, les autorités se sont concentrés sur un quartier d’Abdijan à Allahkro où la jeune Guinéenne est passée avant d’être hospitalisée.
Allahkro, un quartier ressemblant à un bidonville a été le pôle majeur de la campagne de vaccination. C’est là que la patiente est arrivée à sa descente du car. Elle venait rejoindre son conjoint, selon les témoignages. L’époux, la famille et les voisins immédiats ont été vaccinés isolés et placés sous surveillance.
Le reste des résidents est devenu un groupe cible. Très inquiets, Ils sont venus spontanément au centre installé sous une paillote blanche. C’est le cas de Yoboué Salomon : « Il était opportun que nous venions nous faire vacciner parce que Ebola est une maladie mortelle. Mieux vaut prévenir que guérir. »
Alassane fait partie des premiers vaccinés, il quitte les lieux, rassuré : « Je suis content, ça ne fait pas mal, je suis content ».
L’équipe qui s’occupe des vaccinations porte des blouses jetables et des gants. Ils enregistrent les personnes voulant se faire vacciner et leur font signer un papier de consentement. Après, c’est l’injection. Quelques secondes plus tard et les vaccinés repartent avec un carnet jaune attestant de la vaccination.
Le ministre de la Santé était sur place. Il a précisé à la presse les objectifs : « La patiente a séjourné ici avant d’être évacuée à l’hôpital, l’objectif est de rompre la chaine de contamination, pour éviter que la maladie se propage »
L’ambition est de vacciner 2 000 personnes en 3 jours. Un objectif difficile à atteindre, mais pour le professeur Eholié, membre du comité de veille « si on se fixe pas des objectifs optimistes avec des délais, on ne va jamais les atteindre. » Il en manque 1300 à vacciner en 24 heures pour les atteindre.
Dans le même temps, une véritable enquête fouillée se déroule sur 1 500 km de Labé en Guinée à Abidjan. C’est le parcours emprunté par cette jeune de 18 ans partie de chez sa famille en moyenne Guinée puis prenant le bus jusqu’à la capitale économique ivoirienne.
Les autorités sanitaires guinéennes ont quasiment bouclé la liste des cas contacts de la voyageuse sur leur sol. Une cinquantaine de personnes qui seront mises en quarantaine encore 13 jours et vaccinées contre Ebola. Y compris les membres de sa famille à Labé, au nord de la Guinée.
Les passagers qui l’ont accompagnée jusqu’à Nzerekoré en Guinée forestière, avant qu’elle ne change d’autocar pour partir en Côte d’Ivoire, sont pris en charge par la région de Nzérékoré. Son gouverneur, Mohamed Gharé, a durci les contrôles vers les pays voisins : « De la Guinée vers la Côte d’Ivoire, de la Guinée vers le Liberia, de la Guinée vers la Sierra Leone, on ne peut pas franchir la frontière si on ne présente pas sa carte de vaccination ou sa carte de test. Toutes les dispositions sont prises. »
Autres cas contacts, les passagers qui ont accompagné la Guinéenne jusqu’à Abidjan sont pris en charge par les autorités ivoiriennes.
L’OMS a d’ailleurs classé le risque de virus Ebola à un niveau très élevé en Côte d’Ivoire et dans les pays frontaliers. Il ne s’agit pas de faire peur, explique le professeur Georges Alfred Ki-Zerbo, représentant de l’OMS en Guinée, mais de pouvoir mettre en place rapidement toutes les mesures pour stopper l’épidémie.
Cette classification est conservatoire […] C’est pour dire que la question est prise très au sérieux et que toutes les mesures préventives, de prise en charge, de suivi des contacts et d’engagement des communautés sont mises en place.
Rfi
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