Communiqué
Nous avons lu avec intérêt le courrier de Monsieur Josep Burrell FONTELLES, Haut représentant et Vice-président de la Commission Européenne daté du 12 mai 2021, et destiné aux députés européens signataires de la lettre sur la situation en Guinée.
D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle une réunion extraordinaire du Cabinet s’est tenue le 18 mai 2021, pour débattre et saluer la constance de l’action de l’Union Européenne, en faveur d’un processus politique respectueux des principes de l’Etat de droit, de l’équité et de la transparence des consultations électorales inclusives en Guinée.
Comme chacun le sait, la société guinéenne est écartelée et divisée avec des relents ethnocentristes entretenus depuis deux années, durant lesquelles nous avons déploré plus d’une centaine de personnes tuées dans le cadre de répressions régulières, systématiques et violentes.
Cette situation est une préoccupation et un danger pour la stabilité de la Guinée et de la sous-région qui est déjà troublée par des guerres asymétriques notamment dans le Sahel voisin.
En tant Chef de file de l’opposition, j’ai pris mon bâton de pèlerin pour inciter à un regroupement large des forces de l’opposition, dans une approche politique plus constructive, non-violente, et centrée sur la nécessité de promouvoir l’apaisement et la restauration de la cohésion nationale.
Une fois le Cabinet constitué, et après avoir rencontré, la Société Civile, les institutions nationales et internationales, nous avons été reçus en audience par son excellence le Président Alpha CONDE, à qui nous avons remis un mémo récapitulatif des principales mesures à prendre, pour une décrispation politique dans le pays.
Celles-ci s’articulent sur les points suivants :
· Solder le passif de la crise politique post-électorale en privilégiant la restauration de la confiance entre tous les acteurs politiques et sociaux par l’accélération des procédures judiciaires visant les personnes en détention, afin d’obtenir leur libération, en usant des moyens administratifs et réglementaires, dont notamment le droit de grâce.
· Rouvrir les frontières terrestres avec les pays limitrophes (Sénégal et Guinée-Bissau) qui sont fermées depuis septembre 2020, à la suite de l’élection présidentielle du 18 octobre 2020.
· Conforter le vivre ensemble et l’unité nationale qui sont sérieusement malmenés.
Par la suite les autorités guinéennes nous ont facilité la visite des personnes en détention à la maison centrale de Conakry, afin de s’enquérir de leurs conditions de vie, et exprimer notre compassion et notre solidarité.
Par maintes occasions, nous avons sollicité les autorités guinéennes d’engager le plus rapidement possible l’ouverture d’un dialogue inclusif, responsable et tourné vers l’émergence d’un consensus national solide et durable pour trouver des voies de sortie de crise pour la Guinée.
En dehors de la création formelle du cadre permanent de dialogue politique et social annoncée en décembre 2020, aucune action significative n’est perçue pour conforter l’indispensable nécessité du dialogue politique national.
C’est pourquoi, nous nous rapprocherons de la représentation de la Commission Européenne en Guinée, pour échanger sur les moyens à mettre en œuvre, pour parvenir à instaurer un climat de stabilité et de paix, sans lequel rien de fondamentalement positif n’est possible.
Nous nous félicitons de l’intérêt grandissant porté par toutes les bonnes volontés, dans la résolution de la crise guinéenne, de manière pacifique et consensuelle.
C’est grâce à nos efforts conjugués, que le cadre de dialogue incontournable sera inclusif et participatif, avec des TDR et des modalités pratiques acceptables par tous.
Le Cabinet se tient prêt à accompagner toutes mesures allant dans le sens de l’apaisement et de la concorde nationale. La balle est dans le camp des autorités.
Conakry le 19 mai 2021
Honorable El Hadj Mamadou Sylla
Chef de file de l’Opposition Guinéenne.
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