La célébration de cette journée vise à promouvoir les initiatives pour la vulgarisation et le respect de la liberté de la presse à travers le monde. Elle offre aux Etats et aux citoyens, l’occasion de s’informer sur les atteintes portées à la liberté de la presse. Elle est un moment d’évaluation de l’exercice de la profession de journaliste et du fonctionnement des médias dans le monde.
Le thème retenu cette année par l’Unesco pour la célébration de cette journée d’analyse et de réflexion est « l’information comme bien public » pour attirer l’attention des gouvernements sur leur engagement en faveur de la promotion des valeurs qui fondent la liberté de rechercher, collecter, traiter, diffuser, par l’écrit, la parole, l’image ou tout autre moyen d’informer, ou de communiquer.
Pour les concepteurs, la prise en compte des attributs de l’information et de la communication est un facteur certain de qualification de la vie individuelle et publique. L’information et la communication contribuent fortement à l’insertion sociale, politique et économique de l’individu pour en faire un citoyen conscient de la responsabilité qui lui incombe dans la construction d’une société plus égalitaire et plus respectueuse des libertés d’expression. Cette approche est aussi imposée par l’environnement technologique actuel dominé par le numérique qui affecte la vie quotidienne, la santé, le mode de pensée, les systèmes politiques et économiques, les relations humaines.
La célébration de cette journée se donne pour objectif de jeter un regard sur la vie des médias qui sont les plus exposés aux restrictions et autres formes de violations de la liberté de la presse. Ils connaissent de nombreuses contraintes, matérielles, financières ou de ressources humaines. L’observance de morale et de transparence dans leur gestion sont des facteurs de crédibilisation de leur production pouvant impacter leur efficacité dans l’atteinte des objectifs qui leur sont assignés.
En Guinée, la construction de la démocratie amorcée dans le pays, a favorisé l’expression plurielle à la faveur du multipartisme. La célébration de cette journée est une opportunité qui s’offre aux journalistes et autres intervenants dans le système national d’information de notre pays de jeter un regard rétrospectif sur la santé de notre presse, de faire un diagnostic et envisager les traitements adaptés à notre société.
Les réformes opérées dans le domaine ont favorisé la démocratisation de l’accès à l’information, entrainant une demande de plus en plus accentuée de la société civile et des acteurs politiques guinéens en faveur d’une information équilibrée et crédible sur les questions de développement socio-économique et politique.
L’espace médiatique guinéen compte aujourd’hui plus de deux cents titres de journaux et de sites, plus de cinquante radios privées, six télévisions privées qui s’ajoutent à 35 stations de radios rurales publiques et les stations de la radiodiffusion télévision nationale.
Ce pluralisme de titres illustre la volonté politique et l’engagement du gouvernement et du Chef de l’Etat, le Professeur Alpha Condé, de promouvoir la liberté de presse et la liberté de la presse dans notre pays.
C’est le lieu de reconnaitre que ces médias dans leur ensemble évoluent dans un environnement socio-économique et politique réduisant leur capacité de collecte et de traitement des informations.
Le journaliste occupe une place essentielle dans l’exercice de la liberté de la presse qui est un indicateur de la vitalité démocratique. Les exigences de responsabilité du journaliste sont des gages de crédibilité dans le traitement des informations. Il est généralement accepté que seule la préservation de l’ordre public, de la morale, de l’intégrité territoriale et le droit d’autrui peuvent être considérés comme limitatifs de la liberté du journaliste. Un accent particulier est mis sur la divulgation des renseignements personnels ou relatifs à la vie privée et pouvant porter atteinte à la réputation ou à l’honneur. Il lui reviendra d’assumer sa responsabilité en faisant respecter le principe du droit du public à l’information, dans le traitement des informations relatives à la vie des personnalités publiques. Toutefois, la pratique de la profession de journaliste est soumise à un encadrement et à des contraintes notamment sur le plan de l’éthique et au plan juridique définissant les libertés individuelles, la liberté de la presse et le mode de fonctionnement des entreprises de presse ainsi que les infractions en matière de presse.
Des atteintes à la vie privée et l’inobservance de certaines règles déontologiques de la profession ont fait l’objet de plaintes des citoyens, y compris des personnalités publiques. Ce qui s’explique en partie par le manque de professionnalisme de certains animateurs de ces médias accentués par la faible appropriation des textes normatifs comme la loi sur la liberté de la presse et les chartes déontologiques par les journalistes ou leur inapplicabilité pour des raisons multiples.
Un vaste chantier de reconstruction du système national d’information et de communication a été lancé depuis quelques années pour qualifier les prestations des médias et améliorer les capacités de collecte, de traitement des journalistes. L’amélioration des infrastructures de communication, notamment la fibre optique et la démocratisation progressive de l’accès aux services de fournisseurs d’internet, grâce aux efforts du département en charge de ce domaine, est en voie de transformer radicalement le paysage communicationnel impactant fortement les médias. La politique nationale de la communication et de l’information pour le développement, en élaboration par le ministère de la communication est destinée à approfondir la réflexion sur les contraintes et les défis de notre presse nationale conformément à la vision du Professeur Alpha Condé, Chef de l’Etat, qui a été déclinée dans la lettre de mission adressée à notre département.
Ce document de politique vise surtout à formuler des propositions de solutions aux problèmes identifiés afin de faire jouer à la presse nationale la mission qui lui revient dans la construction de la démocratie, la préservation de la paix et la marche de notre pays vers l’émergence. Ce document vise également à faire de la responsabilité du journaliste et du respect de l’éthique et de la déontologie, le socle de l’exercice de la profession de journaliste en République de Guinée.
Je vous remercie
Amara Somparé, Ministre de l’Information et de la Communication
Transmis par la Cellule de Communication du Gouvernement.
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