Allergies ou covid-19 : comment faire la différence ? quelle prévention ?

Avec l’arrivée des beaux jours, la circulation des pollens responsables d’allergies respiratoires plus ou moins sévères s’accélère. La Covid-19 peut provoquer des symptômes proches de la rhinite ou de l’asthme allergique. Comment les différencier ? Quelles précautions prendre ?

L’allergie est considérée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme la quatrième maladie chronique dans le monde après le cancer, les pathologies cardiovasculaires et le VIH/sida. En France, elle touche 25 à 30 % de la population (source 1). Dans le contexte épidémique lié à la diffusion du coronavirus SARS-CoV-2, les personnes concernées par la rhinite ou l’asthme allergique peuvent être confuses. En réalité, les symptômes de la Covid-19 et des allergies respiratoires diffèrent quelque peu.

Comment différencier les symptômes d’une allergie au pollen et de la Covid-19 ?

Le printemps est propice au développement de rhinite, conjonctivite et asthme chez les patients allergiques en raison de l’arrivée des pollens d’arbres au nord et au sud de la France. Provoquant toux et sifflements, ces symptômes peuvent être confondus avec ceux de la covid-19.

Quels sont les principaux symptômes d’une rhinite allergique (rhume des foins) ?

L’allergie aérienne peut prendre la forme d’une rhinite allergique. Les symptômes se manifestent alors par des éternuements, un nez qui coule ou se bouche régulièrement et des démangeaisons au niveau des narines. La rhinite allergique la plus connue est le rhume des foins, dû aux pollens de graminées, qui survient chaque année.

Outre ces symptômes typiques d’une allergie saisonnière, l’allergie respiratoire peut aussi se manifester par une conjonctivite et, surtout, provoquer une crise d’asthme avec gêne respiratoire, accompagnée de sifflements pulmonaires et d’un essoufflement, associés ou non à une toux.

Quels sont les principaux symptômes de la Covid-19 ?

Les principaux symptômes de la covid-19 sont une fièvre, de la fatigue, des maux de tête, une toux et des maux de gorge, des courbatures et une gêne respiratoire.

Des troubles cutanés ou digestifs (diarrhées, nausées) peuvent aussi alerter.

La fièvre et les courbatures permettent de faire la différence

Si la toux peut survenir chez des personnes prédisposées à l’asthme ou à la rhinite allergique, les courbatures, les frissons et la fièvre sont, elles, plus spécifiques et témoignent plutôt d’une infection au coronavirus.

Chez les allergiques chroniques, un élément différenciant peut être le caractère inhabituel des symptômes, notamment de la toux par rapport aux années précédentes.

Pour lever le doute, réalisez un test de dépistage antigénique ou PCR pour savoir si vous avez contracté la covid-19.

Faut-il s’inquiéter en cas de perte d’odorat ?

« La perte ou diminution de l’odorat avec obstruction nasale (nez bouché) en cas d’allergie est bien connue et reconnue par les patients allergiques habitués à leurs symptômes », indique l’association Asthme & Allergie*. Toutefois, la perte de l’odorat (l’anosmie) ou la perte du goût (l’agueusie) sans obstruction nasale ne sont pas symptomatiques de l’allergie et peuvent donc signifier qu’on a contracté la covid-19.

En cas de doute, il faut impérativement rechercher l’existence ou l’absence d’obstruction nasale. « On peut, si besoin, faire un test avec un miroir positionné horizontalement sous les narines. La présence de buée en expirant par le nez montre que l’obstruction n’est pas totale », précise l’association. Sans obstruction, on s’oriente donc vers le diagnostic de la covid-19 (à confirmer ou non par tests PCR ou antigénique).

Les patients allergiques ont-ils plus de risque d’attraper la Covid-19 et de développer une forme grave ?

« Les patients présentant des manifestations allergiques respiratoires ou alimentaires ne sont pas plus à risque vis-à-vis de la Covid 19 : ils ne sont ni plus susceptibles de l’attraperni plus susceptibles de développer des formes graves« , indique la docteure Sophie Silcret-Grieu, allergologue et membre de l’association Asthme & Allergies.

Et d’ajouter : « En cas d’asthme, tout dépend de la sévérité de cet asthme. Les asthmes légers ou modérés ne constituent pas un facteur de risque particulier, en revanche les asthmes sévères ou non contrôlés peuvent être associés à un risque plus important« . En mars 2020, le ministère de la Santé a ainsi classé « les personnes présentant une pathologie chronique respiratoire » (y compris les asthmatiques sévères) parmi les personnes à risque de contracter une forme sévère du SARS-CoV-2

« Le niveau de gravité de l’asthme (léger, modéré, ou sévère) est en général mentionné dans le compte rendu de consultation ou d’exploration fonctionnelle respiratoire remis par l’allergologue ou le pneumologue », précise Sophie Silcret-Grieu.

In Santé Magazine

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