Disparition d’Amadou Coulibaly: quelles conséquences pour la présidentielle ivoirienne?

La disparition du candidat du RHDP à la présidentielle d’octobre va rebattre les cartes du champ politique, notamment pour ce parti, et ouvrir un certain nombre de questions, à quatre mois du scrutin.

Pour l’instant, tous les scénarios sont ouverts et peu de gens souhaitent s’avancer sur des noms. D’abord, parce que ces noms n’ont peut-être pas envie d’être tout de suite mis sur la place publique dans ces circonstances. Les questions restent ouvertes finalement. Globalement, est-ce que ce décès soudain, aussi, est de nature à chambouler un calendrier électoral serré, d’ici au 31 octobre ? Tout le monde est dans l’incertitude.

Désormais orphelin, le RHDP doit trouver une ou un remplaçant crédible et légitime au défunt Amadou Gon Coulibaly. Parmi les personnalités considérées comme présidentiables, on peut citer le vice-président Daniel Kablan Duncan, le secrétaire général de la présidence Patrick Achi, ou encore le ministre de la Défense et Premier ministre par intérim Hamed Bakayoko.

« Monsieur Hamed Bakayoko est arrivé dans son périmètre depuis 1990. Il est quand même ministre d’État, ministre de la Défense. Je pense qu’il bénéficie des faveurs du président de la République. Au-delà du ministre d’État, dans l’entourage du président Alassane Ouattara, il a démontré sa capacité à faire appel à certaines compétences qui lui sont propres et qui ont fait leurs preuves », analyse Sylvain Nguessan, de l’Institut stratégique d’Abidjan.

Mais le principal atout du chef du gouvernement disparu, c’était justement sa stature de président bis au sommet de l’État, qui lui aurait permis de revendiquer en grande partie le bilan de son mentor Alassane Ouattara.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vers une nouvelle candidature du président Ouattara ?

Ce dernier n’est d’ailleurs pas à exclure de la liste des candidats potentiels. L’actuel chef de l’État a souvent répété que la Constitution l’autorisait à se présenter pour un troisième mandat. « Si un tel revirement entacherait sa crédibilité, C’est possible. C’est possible qu’il y ait un retour en arrière, dans la mesure où celui qu’il a choisi n’est plus, a été rappelé à Dieu », analyse le politologue Sylvain NGuessan.

Pour Francis Akindès, professeur de sociologie à l’université de Bouaké, ce scénario n’est effectivement pas à exclure : « Il est le seul en face de cette décision. Si on se rappelle ce qu’il disait il y a quelque temps, c’est que, si l’un de ses challengers, Monsieur Henri Konan Bédié, se représentait, il se donnait le droit de se représenter, parce que la modification de la Constitution lui donnait cette possibilité. Seulement dans ce cas, il ferait entorse à son souhait de renouvellement de génération politique. Est-ce que les enjeux du moment peuvent l’amener à se dédire sur ce point ? »

Si le RHDP se retrouve fragilisé, il garde ses chances face à une opposition divisée dont la stratégie de conquête reste encore floue. Au PDCI, c’est un Henri Konan Bédié octogénaire qui est candidat. Au FPI, les divisions internes sont toujours de mise. Quant à l’ancien président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, il est toujours en exil à Paris depuis que les autorités ivoiriennes ont émis un mandat d’arrêt contre lui en décembre 2019.

Source : RFI

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