«Les profanes s’amusent du spectacle, les connaisseurs observent les techniques ». C’est de Zhang Xianlian. A travers ce proverbe de cet auteur et poète Chinois, il est aisé de faire la différence entre la caricature vaine et anodine et les provisions dans les caves de la diplomatie guinéenne qui soulagent à n’en pas finir avec les mercis, grâce au génie de son dépositaire.
Hélas ! Le succès florissant de la diplomatie guinéenne, sous les auspices de l’unique guinéen prix Nelson Mandela enfante curieusement des profanes. Alors qu’il devait en être autrement, au regard de l’unanimité exceptionnelle qui se dessine autour d’un bilan accroché à la voûte céleste.
Faut-il rappeler que, la politique étrangère d’un pays se conçoit sur la base de ses besoins politiques, économiques, sociaux, culturels, sportifs, touristiques, hôteliers, agricoles financiers etc.
S’il en est ainsi, est-il besoin de rappeler que la composition du personnel de ses missions diplomatiques en charge de la mener doit répondre à ces besoins respectifs ? Que vaut une mission diplomatique sans personnel répondant aux besoins définis préalablement par sa politique étrangère?
Les récents arrêtés 128 et 130, nommant des « guinéens » vient soigner une gangrène qui ronge la diplomatie guinéenne. C’est le manque criard de personnel. Pour un pays qui se veut sérieux et ambitieux, sa mission diplomatique doit être à l’image d’une véritable administration.
Aussi, ils viennent désarticulent des années de sédentarisation du personnel , aggravées par le vieillissement irréversible, pour favoriser le rajeunissement et la féminisation prônés par tous. N’en déplaise aux tireurs de ficelles.
Le bénéfice et le respect d’un pays se mesurent aussi par le déploiement de son réseau diplomatique. Autant le personnel de la mission diplomatique d’un pays est diversifié, autant la mission est respectée et le pays en tire tout le bénéfice.
Tenez! Imaginez que les investisseurs décident d’investir dans le tourisme, la culture, le social ou le sport guinéens, et que l’ambassade n’ait pas un seul spécialiste dans ces secteurs énumérés ? C’est le pays qui perd!
Au-delà du spectacle verbal sans substance ni quintessence, ni preuve, la diplomatie guinéenne est régie par le décret 034 portant organisation et gestion de la carrière diplomatique. Par conséquent, le ministre en charge n’a pas à réinventer la roue. Il ne peut en aucun cas, créer de nouveaux postes qui ne soient prévus par le décret.
En dépit de la volonté de ceux qui ont voulu condamner ce décret à la vie de tiroirs, pour des intérêts inavoués,le ministre, Dr. Morissanda Kouyaté a décidé de le disculper pour permettre à la Guinée de récupérer ce qui lui revient de droit dans le concert des nations, grâce à son application stricte.
Qu’il soit compris une fois pour toutes que, ce serait un étalage de vacuité réthorique, en indexant la pléthore comme un handicap, sans évaluer au préalable l’utilité ou l’inutilité de la mission diplomatique incriminée. Et l’évaluation de l’utilité ou de l’inutile dépendent de plusieurs facteurs qu’il faille maîtriser d’abord.
A ce stade, le répositionnement de la Guinée ne se fera pas en tenant compte des humeurs, des émotions ou des sentiments spectaculaires d’un groupuscule légalement sevré. Mais, en tenant compte des intérêts supérieurs de la Guinée. Car, « Il n’est point nécessaire de connaître le caractère des gens, mais seulement leurs intérêts, pour deviner à peu près ce qu’ils diront de chaque chose », disait Jean Jacques Rousseau dans Julie ou la nouvelle Héloïse (1761).
À bon entendeur et mauvais entendeur !
Bella KAMANO.
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