Les Conseillers nationaux, sous la présidence de Dr Dansa KOUROUMA, Président du Conseil National de la Transition, ont adopté à l’unanimité, le 18 janvier 2024, en séance plénière, le projet de loi portant création de 10 nouvelles communes urbaines et 14 communes rurales.
Ce nouveau découpage administratif concerne les communes de Matoto, Ratoma, Manéah et Dubréka en 10 communes urbaines contre 14 nouvelles communes rurales créées dans les préfectures de Siguiri, Kouroussa, Beyla et Guéckédou.
C’est la Commission Constitution, Lois organiques, Administration publique, Organisation judiciaire qui a été saisie au fond. Ce projet de loi portant création de nouvelles communes en Guinée a été initié par le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation. Après l’étude et l’examen du document en Commissions et en inter Commissions, les Honorables Conseillers nationaux, réunis en séance plénière, ont unanimement approuvé le nouveau découpage territorial. Désormais la ville de Conakry qui s’arrêtait à Lansanaya et Cimenterie, s’étend désormais jusqu’à Sanoyah et Kagbélen.
Ainsi les nouvelles communes sont : Gbessia, Matoto, Tombolia, Ratoma, Lambanyi, Sonfonia, Kagbelen, Dubréka, Sanoyah et Manéah. A l’exceptipon des communes de Dubréka et de Manéah, toutes les autres relèveront de la ville de Conakry.
Les communes rurales nouvellement créées sont : les communes Rurales de Tomba-Kansa, Fidako et Koumandjanbougou dans la Préfecture de Siguiri ; la commune Rurale de Kanséréyah dans la Préfecture de Kouroussa ; les communes Rurales de Guélo-N’faly et de Kondembadou, dans la Préfecture de Guéckédou et la commune rurale de Fonodou dans la Préfecture de Beyla.
Pour motiver cette décision, selon le Rapport présenté par l’Honorable Fingui CAMARA, le gouvernement s’est basé sur la croissance démographique et l’éloignement de certaines communautés des centres urbains actuels. Cet état de fait suscite des besoins spécifiques qui ne peuvent être satisfaits que par une administration locale plus proche.
De même, cet éloignement, caractérisé par le manque d’autorité de proximité, conduit également certains individus à se soustraire du paiement des impôts et taxes, la récurrence des conflits se rapportant particulièrement aux limites administratives, à la cohabitation entre agriculteurs et éleveurs et aux domaines et l’insécurité galopante résultant très souvent de l’insuffisance ou du manque d’agents de sécurité ainsi que de l’enclavement des localités.
S’agissant de l’intérêt et des enjeux de ce découpage administratif, l’Honorable Fingui CAMARA souligne que la création de ces communes vise à : réaliser un équilibre en superficie entre les entités territoriales issues du redécoupage, prendre en compte des limites artificielles et, quelques fois, naturelles qui forment les barrières réelles entre les territoires des communes formées, prendre en compte, dans la majorité des cas, l’histoire des installations des populations qui se sont effectuées soit spontanément ou à la suite de recasements des personnes déguerpies pour cause d’utilité publique, contraindre les pouvoirs politiques et administratifs à doter en infrastructures d’accueil, les entités issues du redécoupage, créer un équilibre économique entre les communes pour prévenir des disparités significatives en termes de richesse et à mieux faire profiter aux populations, les potentialités économiques fiscales et non fiscales.
Dans les réponses aux questions posées par les Honorables Conseillers nationaux, le ministre Mory Condé a motivé cette décision du gouvernement par les enjeux de développement et le souci de rapprocher l’administration, des administrés.
D’ailleurs, pour le cas du financement des infrastructures et même de l’administration de ces nouvelles entités, Mory CONDÉ a assuré que des dispositions sont déjà prises par l’Etat, pour l’accomplissement correct de sa mission. Bref, en amont, toutes les questions liées à la mise en place des infrastructures sont abordées et un plan de construction des édifices de l’Etat est disponible.
Parlant du renforcement de l’Etat à la base, le ministre de l’Administration du territoire a promis la création bientôt, de nouvelles préfectures.
Dans son intervention circonstanciée, le Président du CNT s’est réjoui de ces belles initiatives du gouvernement de transition.
« Ce projet de loi apporte des éléments de réponse pertinents face à cette explosion urbaine de Conakry et constitue un bon début de solution.
Mais la véritable planification urbaine s’inscrit dans le cadre d’une vision parfois d’un demi-siècle ou d’un siècle d’aménagement du territoire national dans son ensemble.
Conakry s’achemine inexorablement vers le chaos de Lagos ayant conduit à l’érection d’Abuja comme capitale fédérale du Nigeria au centre de ce pays. De ce point central du Nigeria part un réseau autoroutier joignant chacune des principales frontières du pays avec ses voisins immédiats.
La Refondation en cours pourrait poser le principe et les jalons d’une telle vision cinquantenaire d’aménagement du territoire national en s’inspirant de ce schéma nigérian », a dit Dr Dansa KOUROUMA. Très imaginatif et véritablement dans sa peau de dirigeant averti, le Président du CNT appelle le gouvernement à la réflexion de création d’une nouvelle capitale politique qui pourrait être Dabola, le centre du pays ou sur tout autre endroit du territoire, pour le bien des Guinéens.
Selon les statistiques actuelles fournies par le département de l’administration du territoire et de la décentralisation, la ville de Conakry compte 2 168 984 habitants sur une superficie de 1 292,35 km2. Des données qui ont permis aux experts de faire ce nouveau découpage administratif.
Cellule Com CNT
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