Le récent dommage fait à la passerelle sur l’autoroute Fidel Castro doit nous inviter au respect rigoureux de notre loi protection du patrimoine routier

Dans la nuit du 9 au 10 mars 2024, un camion de transport de marchandises avait heurté violemment la passerelle citée en libellé de cet écrit. Il ressort du constat que c’est le tablier de la travée direction Tombo-Madina qui a été dangereusement touchée, provoquant son déplacement latéral sur le chevêtre de la culée concernée et sur celui de la pile centrale.

Ce déplacement s’est accentué à cause des appareils d’appui posés sur les bossages des deux chevêtres sur lesquels aussi le dit tablier repose simplement pour qu’il y ait une légère movibilité à travers les rôles des appareils d’appui en dessous qui consistent à la transmission sur les culées et la pile centrale des sollicitations générées par la charge permanente due au poids du tablier et la charge d’exploitation provenant des piétons. Aussi, de permettre les mouvements de rotation ou de translation.

Pour la petite histoire, cette passerelle en béton armé fait partie des ouvrages d’art de la reconstruction des 2×2, voies du tronçon Moussodougou – Tombo, réalisée entre 2009 et 2012. Son tirant d’air de 4,50 m est requis pour les grandes routes de trafic international.

En réalité, cet ouvrage n’a aucun défaut originel particulier, ni de déficit d’entretien structurel. Si ce n’était pas le cas, les services techniques du ministère des Infrastructures et des Travaux Publics seraient réprochés dans cette affaire pour des défaillances enrégistrées en amont.

Ce cas précis de défaillance et les multiples violations faites à nos routes, notamment par les engins roulants, interpellent avant tout le ministère des transports à travers la Direction Nationale des Transports Terrestres. Cette Direction a une grande responsabilité dans l’application de << la loi protection du patrimoine routier >> promulguée dans notre pays depuis des années.

Dans le même sillage, le Syndicat national des transporteurs doit fortement s’imppliquer dans la préservation de nos infrastructures routières, luttant pour cela contre les mauvaises pratiques derrière le volant et dans la nature de chargement des camions.

Les conséquences d’une mauvaise exploitation
sont élevées sur le plan financier, dans la circulation et la sécurité routière, et au niveau de la solidité des routes réalisées:

1) L’AGEROUTE, le FER et les autres directions techniques au ministère des Infrastructures et des Travaux Publics risquent de sevrer chaque fois leur budget prévisionnel d’activité pour faire face aux urgences dues aux dommages faits à nos routes;

2) Les multiples agressions faites aux équipements de sécurité routière (glissière de sécurité, balises, panneaux de signalisations, etc…) ont leur implication profonde dans la banalisation de la circulation routière et son lot d’accidents de la route dans notre pays;

3) Le non-respect répété des gabarits et des normes de chargement des camions constituent l’une des causes principales de la dégradation précoce de nos routes.

À l’AGEROUTE qui a la responsabilité de reparer cette passerelle, je suggère de remplacer en structure métallique les tabliers des deux travées, comme ce fut ma proposition sur Mosaique.com en mai 2018. La suite est visible partout.

Le respect rigoureux de la << loi protection du patrimoine routier >> en Guinée est un des maillons forts de la chaîne des valeurs pour la rentabilité durable de notre secteur routier.

Balla Moussa Konaté, ingénieur des.ponts et chaussées

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*