Hier jeudi 22 février, le mouvement syndical Guinéen a annoncé une grève générale et illimitée projetée à partir du lundi 26 février 2024.
La liberté syndicale est un droit reconnu à tous les travailleurs, à l’exception des militaires et paramilitaires. Le droit à la grève est garanti. Les dispositions de l’article 35 de la charte de la transition sont claires la dessus. Il fait parti des droits fondamentaux.
Nous sommes également signataire de plusieurs conventions et membres de plusieurs organisations internationales qui défendent le droit des travailleurs et la liberté syndicale.
L’exercice de ce droit reste encadré et doit s’exercer dans le respect des lois en vigueur.
Nous vivons actuellement une situation d’exception dans une autre exception qui existe déjà, qui est la Transition. Autrement, notre pays la Guinée est dans une position extrêmement difficile. Un pays dans une transition sans gouvernement, et dans une situation de crise économique sans précédente. Nous sommes en plein mois de carême chrétien et en préparation pour le mois de Ramadan.
La question qu’on doit se poser, est ce que c’est le moment opportun pour déclencher un mouvement de grève générale et illimitée ?
Nous avons presque un vide total.
Déjà, avec l’absence d’un gouvernement, les intérimaires ne peuvent offrir une quelconque garantie par rapport à la satisfaction de leurs points de revendications. Pour certains de ces points, Ils les renverront toujours au nouveau gouvernement qui sera composé. Le cas de Mr Sékou Jamal PENDESSA, Secrétaire Général du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée est en cours de traitement au tribunal de Dixinn dont la décision est attendue courant la journée d’aujourd’hui. Nous Souhaitons vivement sa relaxe, et surtout son acquittement dans cette affaire.
Le CNRD (Comité National du Rassemblement pour le Développement), même s’ils sont coordonnateurs des actions du gouvernement, les décisions relatives à certaines de ces revendications doivent être prises et actées par le nouveau gouvernement.
Le CNRD et le Président de la Transition éviteront toute promesse allant dans le sens de la satisfaction immédiate des points de revendications qui relèvent du gouvernement, comme :
La révision à la baisse du prix des denrées alimentaires de premières nécessités,
L’application intégrale du protocole d’accord tripartite signé à la date du 15 novembre 2023,
L’application intégrale du protocole d’accord sectoriel de l’Education signé le 27 octobre 2023.
Ils (CNRD) ont tous les arguments possibles pour ça, car cela relève de la compétence du gouvernement qui est aussi un organe stratégique pour la réussite de la Transition.
Les syndicalistes étant dans leur rôle et usant d’un droit qu’il faut leur reconnaitre, doivent surseoir à cette grève et donner une chance au CNRD de nous trouver rapidement un gouvernement qui est d’ailleur leur interlocuteur ; et cela pour éviter de plonger davantage le pays dans une profonde.
A mon humble avis, actuellement, la priorité pour le CNRD et son Président, reste la nomination d’un premier Ministre et la composition d’un gouvernement capable de répondre à nos attentes.
Les syndicalistes doivent attendre la formation d’un nouveau gouvernement et privilégier le dialogue pendant cette période.
Ils sont nombreux des Guinéens qui vivent du quotidien. Quand ils ne sortent pas aujourd’hui, ils ne pourront avoir la dépense pour le lendemain. Malgré toutes les ressources que la nature nous a offertes, le guinéen vit difficilement. C’est une situation qu’a hérité le CNRD.
Le nouveau Gouvernement qui doit être mis en place les prochains jours, doit savoir que les attentes des Guinéens et que les chantiers qui les attendent sont énormes.
M.Mamadou Rafiou DIALLO
Economiste Financier, Consultant indépendant.
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