La réunion de la CEDEAO a eu lieu ce week-end à Addis-Abeba en marge du Sommet de l’Union Africaine (UA).
L’on retiendra que dans leurs conclusions, les Chefs d’Etat et de Gouvernements ont appliqué une nouvelle sanction contre la Guinée, le Mali et le Burkina : une interdiction désormais de voyager pour les dirigeants des trois pays et leurs gouvernements.
Loin d’avoir la prétention d’affirmer que les sanctions contre le Mali et le Burkina s’expliquent. Loin s’en faut. Mais, revenons ici sur le cas de la Guinée, vécu par les Guinéens.
Dès l’avènement du CNRD, le 5 septembre 2021, la Guinée avait été suspendue par la CEDEAO et soumise à des sanctions par cette dernière. Mais très vite, après le constat par elle de la sincérité du Colonel Mamadi Doumbouya et de sa volonté inébranlable de conduire son pays vers la prospérité et à une vie constitutionnelle, telle que voulue par les Guinéens et l’Organisation sous-régionale, elle a, en partie, levé ses sanctions.
Dès lors les relations entre la Guinée et la CEDEAO étaient devenues « bon enfant », empreintes de confiance, de concertation de tous les enjeux liés à l’évolution de la Transition.
Le sauveur du pays, le très stratège Colonel Mamadi Doumbouya, au fait des exigences internationales et institutionnelles, avait chargé son gouvernement et surtout son ministre des Affaires Etrangères de travailler étroitement dans la franchise et l’ouverture avec la CEDEAO, l’Union Africaine ainsi que les autres organisations internationales et partenaires de la Guinée. Ce qui a débouché, sous l’égide de la CEDEAO et de son facilitateur, l’ancien Président béninois Thomas Yayi Boni, en collaboration avec le Gouvernement guinéen, les acteurs politiques et sociaux avec l’appui des trois facilitatrices nationales, à la mise en place d’un chronogramme en dix points et une date pour l’organisation des élections dans 24 mois. La CEDEAO s’est félicitée de cette avancée notoire qui découle d’un dialogue véritablement inclusif avec les entités politiques et sociales du pays.
A préciser que, nonobstant l’invite du Gouvernement guinéen, des appels insistants du facilitateur de la CEDEAO, une minorité politique a systématiquement refusé de prendre part au dialogue. Malgré tout, le Gouvernement a indiqué que le cadre de dialogue, qui reste permettant, pourrait toujours être rejoint par tous ceux qui le désireraient.
Comme on le voit, rien, aucunement rien, ne peut justifier ces nouvelles sanctions contre la Guinée. Le communiqué de la CEDEAO qui ne donne aucune raison pour justifier les sanctions insiste sur le fait de l’organisation d’un dialogue inclusif au lieu plutôt d’inviter ceux des partis politiques qui avaient boudé d’y prendre désormais part, puisque les portes sont toujours ouvertes. Cette injustice contre la Guinée ne peut se justifier que par une basse et banale affaire de camaraderie et de clans entre certains acteurs de la CEDEAO et des membres de la minorité de partis politiques qui cherchent des raccourcis pour parvenir au pouvoir avant les 24 mois.
Tous les Guinéens ont suivi leur ballet, ces derniers temps, à travers les pays membres de la CEDEAO, pour parvenir à ce résultat qui sanctionne notre pays. Ainsi donc, des Guinéens ont contribué, largement, à torpiller leur propre pays pour assouvir leur besoin urgent de pouvoir, au détriment des intérêts de l’ensemble du Pays.
C’est bien joué, mais il leur manque une chose fondamentale : l’adhésion des populations guinéennes aux idéaux du colonel Mamadi Doumbouya et leur soutien à la lutte acharnée contre la corruption, peur bleue de ceux qui sont vus aujourd’hui comme des apatrides.
Mandian SIDIBÉ, journaliste
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