Honorables Conseillers Nationaux ;
Distingués invités, en vos rangs, titres, grades et qualités respectifs ;
Nous sommes dans la continuation de la commémoration les 04 et 05 février 2023 à Conakry de l’an 1 de notre installation comme membres de l’organe collégial délibérant de la Transition, chargé d’importantes missions, parmi lesquelles, doter notre pays d’une Constitution et de lois devant rénover le système de gouvernance de notre pays. Nous devons revoir en profondeur et sans complaisance aucune, nos lois, nos structures administratives, économiques et sociales et en fixer les nouvelles règles de fonctionnement.
Depuis le mois de février de l’année écoulée, le CNT a pu, à travers des actions et évènements, montrer son véritable caractère d’espace de dialogue, d’échanges et de cordialité, qui assume, au quotidien et perpétue les vertus essentielles de la tradition parlementaire.
Ce 08 février 2023, avec honneur et bonheur, la Ville historique de Mamou porte les couleurs de l’unité nationale signifiant ouverture de l’esprit patriotique à la citoyenneté et au civisme, donc à l’enrichissement mutuel et non au repli sur soi ou à l’ostracisme. Mamou, grand carrefour de la République de Guinée, inaugure avec un sincère enthousiasme et un plaisir à la mesure de l’événement, la pratique de délocalisation des travaux parlementaires, en dehors de Conakry, permettant ainsi à nos villes de l’intérieur du pays, d’abriter les séances parlementaires consacrées à de très importants points à l’ordre du jour de l’exercice de notre mandat.
Nous voulons à travers ces délocalisations bénéficier d’une meilleure compréhension des besoins de nos populations à la base et prendre en compte, à la fois leurs avis et particularités, lors de l’examen des textes de lois et Accords internationaux. C’est aussi un exercice de transparence et de redevabilité consubstantiel à la démocratie participative et inclusive.
Nous nous sommes inscrits dans cet exercice de dialogue constructif, prérequis de la bonne gouvernance démocratique, dès notre installation. En effet, dans les semaines ayant suivi celle-ci, nous avons constitué des équipes ayant sillonné l’ensemble du territoire national. Ce faisant, nous voulions nous imprégner des préoccupations et attentes des populations à la base, nos mandants.
Également, mettre en pratique l’esprit de la refondation de l’État et la rectification institutionnelle dont la nouvelle dynamique de renforcement des relations entre la capitale et l’arrière-pays.
Mesdames et messieurs ;
Il ne vous a pas échappé durant le difficile trajet de Conakry à Mamou de constater que le pays est un vaste chantier en cours de réalisation.
Vous avez certainement aussi croisé, du regard, ce sourire sympathique et hospitalier des populations de nos agglomérations rurales, témoignage du légendaire sens d’accueil et d’affabilité de notre Peuple.
Cet heureux résultat, nous le devons à la détermination de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Colonel Mamadi DOUMBOUYA, Président de la Transition, Chef de l’État, Chef suprême des Armées.
Dans ce contexte de notre Transition, je voudrais nous exhorter tous ensemble, à mesurer véritablement les attentes émanant de nos populations urbaines, périurbaines ou rurales, afin de permettre à nos travaux présents et futurs, d’être l’occasion d’éclosion et de promotion d’une réflexion axée sur les opportunités d’enracinement du dialogue. Celui-ci assurant la réalisation de l’humain dans une société plus démocratique, plus sûre, débarrassée de la pauvreté, des passions possessives, des conflits et crises. Nous concrétiserons ainsi notre commun rêve et le transformerons en une réalité.
Car c’est cela la finalité et le sens de la transition à travers la refondation de l’État et la rectification institutionnelle encadrée et régie selon l’esprit et la lettre de la Charte de la Transition.
C’est cela l’enjeu car, autour de nous se dessine un monde en constant renouvellement sous la poussée irrésistible et sans cesse plus rapide des sciences et des nouvelles technologies, bousculant les positions anciennement acquises et repoussant les horizons des certitudes d’autrefois, celles-ci devenant de simples probabilités.
Honorables Conseillers Nationaux ;
L’examen de trois projets de lois d’autorisation de ratification est l’agenda de cette présente plénière. Il s’agit de :
1- L’Acte Additionnel à l’Accord de coopération portant création du West African Science Service Centre on Climate Change and Adapted land Use (WASCAL), en français, le Centre Ouest Africain de Recherche et de Services Scientifiques sur le Changement Climatique et L’Utilisation Adaptée des Terres ;
2- L’Accord de prêt de La Banque Africaine de Développement (BAD) pour le financement du Projet de Production Alimentaire d’Urgence (PPAU) ;
3- La Convention de Crédit de l’Agence Française de Développement (AFD) sur la Gestion des Déchets Solides.
L’Accord de coopération WASCAL regroupe déjà onze (11) pays membres de la CEDEAO, la CEDEAO elle-même et la République Fédérale d’Allemagne. Il s’agit : du Bénin, du Burkina Faso, du Cap Vert, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, du Ghana, du Mali, du Niger, du Nigeria, du Sénégal et du Togo. Nous sommes le 12ème pays de la CEDEAO à être membre. Cet accord porte sur le renforcement des moyens et capacités de la recherche scientifique dans le domaine du changement climatique et de l’utilisation adaptée des terres à cet effet.
L’Accord de prêt de La Banque Africaine de Développement (BAD) pour le financement du Projet de Production Alimentaire d’Urgence (PPAU) constitue une réponse aux chocs exogènes résultant de la pandémie de covid-19 et la guerre en Ukraine en vue de mitiger leur impact sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Il s’agit d’appuyer la production des petits exploitants agricoles surtout les plus vulnérables, notamment les jeunes et les femmes à travers une fourniture de semences de base, de semences certifiées et hybrides de riz, de maïs et de tubercules (manioc, pommes de terre et igname). L’appui comportera aussi une fourniture d’engrais et un conseil technique.
La fourniture de semences de base et certifiées se faisant à travers l’Institut de Recherche Agronomique de Guinée (IRAG) donne à celui-ci les moyens de relancer ses activités de recherche et développement de semences climato-résistants adaptées à l’écologie guinéenne avec la possibilité d’améliorer leurs rendements.
La Convention de Crédit de l’Agence Française de Développement (AFD) sur la Gestion des Déchets Solides quant à elle s’attaque à la sempiternelle problématique de la salubrité et de l’assainissement de la ville de Conakry, notre capitale. Il s’agit de rationaliser l’amont de la collecte des ordures au niveau des quartiers et communes, d’assurer un 1er traitement et tri dans ceux-ci, de les acheminer à Kagbélèn dans un centre de 2ème traitement et tri avant leur destination finale à un centre d’enfouissement à Baritodé, dans Kouria.
Nos échanges, ici à Mamou, sur ce Projet de Gestion des Déchets Solides doit envisager de faire de lui, un projet pilote devant se décentraliser et se déconcentrer sur l’ensemble du territoire national.
Honorables Conseillers Nationaux ;
Mesdames et messieurs ;
Ces accords sont en droite ligne des deux (2) accords examinés et adoptés lundi 16 janvier 2023. Si le Projet d’Amélioration de l’Accès à l’Électricité en Guinée (PAAEG) développe dans un de ses volets les énergies vertes, le Programme Intégré de Développement et d’Adaptation au Changement Climatique (PIDACC) quant à lui, nous l’avons vu, participe à la résolution de la problématique de l’érosion et de l’ensablement du bassin du fleuve Niger.
Il existe la possibilité d’une forte synergie entre ces différentes initiatives. Il s’agit d’utilisation adaptée des terres, de promotion d’énergies vertes, de semences climato-résistants adaptées à l’écologie guinéenne, de possible recyclage d’ordures en compost, etc.
La recherche fondamentale au niveau du WASCAL peut appuyer le développement des énergies vertes en Guinée et la résolution non seulement de l’érosion et l’ensablement du bassin du Niger, mais de ceux de l’ensemble des bassins guinéens dont quatorze sont internationaux et prennent leur source dans le pays.
Elle peut aborder l’ensemble des problèmes de changement climatique, d’environnement, de production en volumes suffisants de compost et de semences adaptées et climato-résistants.
Ce noyau de possible imbrication de la recherche fondamentale et des recherches appliquées sur le terrain des énergies vertes, des questions d’érosion et d’ensablement des bassins fluviaux et d’une utilisation adaptée des terres, du compost et de semences adaptées et climato-résistants doit attirer l’attention des Autorités guinéennes à tous les niveaux : départements ministériels, centres de recherche et d’enseignement, régions et collectivités locales.
Honorables Conseillers Nationaux ;
Mesdames et messieurs les membres du Gouvernement ;
Mesdames et messieurs ;
Le changement climatique n’est plus un phénomène portant sur des débats scientifiques entre experts et spécialistes pendant les Conférences des Parties (COP) et autres fora sur le climat. C’est désormais un phénomène dont les effets directs en termes de sécheresses, d’inondations et autres calamités sur la vie de tous les jours de nos populations, appelle à un changement de paradigme.
L’Afrique dont pourtant l’empreinte carbone dans le passé comme à présent est insignifiante se retrouve parmi les plus grandes victimes des effets du changement climatique.
L’Accord de coopération portant création du centre WASCAL doit tenir compte de cette dimension. Il doit aussi englober tous les pays de la CEDEAO et au-delà de la République Fédérale d’Allemagne à saluer chaleureusement pour son rôle d’avant-garde, l’ensemble de l’Union Européenne.
Nous pourrons ainsi espérer élargir les moyens d’action du centre et développer davantage le potentiel d’un futur noyau guinéen d’imbrication des recherches fondamentales et appliquées.
Les recherches appliquées porteront sur les énergies vertes, les questions d’érosion et d’ensablements des bassins fluviaux, une utilisation adaptée des terres, du compost et de semences adaptées et climato-résistants, etc.
Ces accords et leurs retombées constitueront un autre témoignage concret et parlant de la volonté politique de refondation et de rectification institutionnelle engagées depuis le 05 septembre 2021 sous le leadership du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) et de son Président, le Colonel Mamadi DOUMBOUYA, Président de la Transition, Chef de l’État, Chef Suprême des Armées.
Nous remercions vivement l’Ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne ici présent, et à travers lui, le gouvernement et le peuple Allemands.
C’est le lieu de féliciter les Ministres de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, de l’Agriculture et de l’Élevage, de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, de l’Économie et des Finances et leurs cadres pour leur disponibilité et apports en commission et inter-commissions.
Je terminerai par un vibrant hommage, ici à Mamou, chef-lieu administratif de Kourou, village natal d’un remarquable centenaire, compagnon de l’indépendance de notre pays, 1er Président du parlement multipartite guinéen, homme intègre dont la vocation d’enseignant, après un brillant cursus à Sébikotane, s’est exercée avec rigueur, abnégation et compétence au service de sa patrie sans jamais faiblir.
Je dis bien un vibrant hommage à un patriote centenaire ayant dirigé l’excellente formation des premiers normaliens de Dabadou, les fameux Dabadins dont mon propre père était un des heureux récipiendaires.
Mesdames et messieurs ;
Je vous prie d’offrir une « standing ovation » à l’Honorable émérite El Hadj Boubacar Biro DIALLO, l’intrépide héritier, « Mansa Bacar, wèla djamânu » de Nènè Mariama Piyo.
« Comment Bönôrou ? kö Demba Sôbè kâ kö Biro Diallo ? ».
Vive la République de Guinée
Je vous remercie !
Veritesdusud.com
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