Qualification du système éducatif : que faut-il savoir des recommandations du CNT faites à l’Exécutif ?

À l’issue des débats constructifs à la plénière du 24 août dernier suivis d’intenses travaux en
commissions et en intercommissions, les Conseillers nationaux ont formulé des
recommandations à l’intention des Ministres en charge du système éducatif. C’était à la faveur
d’une plénière tenue le lundi 26 septembre 2022.


À cette occasion, le Président du Conseil national de la transition a rappelé que l’initiative de
l’institution dont il a la charge de diriger, vise à impulser une nouvelle dynamique susceptible
de repenser le système d’apprentissage en République de Guinée. Pour Dr. Dansa Kourouma,
l’un des défis de la refondation de l’État consiste à la qualification des ressources humaines en
vue de faire face aux enjeux de développement multidimensionnel de la Guinée. D’où
l’importance de la réforme du système éducatif guinéen. C’est pourquoi, le Président du CNT
prône une synergie d’actions de tous les acteurs pour la matérialisation des recommandations
issues des travaux de l’institution parlementaire.
À préciser que le texte a été adopté à l’unanimité des Conseillers nationaux présents sous réserve de l’intégration des recommandations additionnelles intervenues lors des débats.
Pour édifier l’opinion, il est proposé ci-dessous les recommandations formulées par les
Conseillers nationaux à l’intention du Gouvernement d’une part, et du Ministère de
l’Enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, du Ministère de l’enseignement
technique et de la formation professionnelle et du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la
recherche scientifique et de l’innovation, d’autre part.


I. Au Gouvernement de :
▪ Revaloriser les salaires et améliorer les conditions de travail des enseignants ;
▪ Promouvoir la couverture médicale universelle en faveur des enseignants ;
▪ Renforcer le système d’inspection et de contrôles périodiques et inopinés dans les
établissements d’enseignement public et privé ;
▪ Définir des entrées rigoureuses et objectives de recrutement et d’avancement des
enseignants ;
▪ Rehausser à 25% au moins le budget alloué à l’Éducation nationale ;
▪ Assainir, sécuriser, actualiser régulièrement les fichiers de l’Éducation nationale
(personnels, apprenants, infrastructures et équipements) par la digitalisation et la
dématérialisation ;

Consolider la formation continue et organiser périodiquement les examens d’accès aux
grades supérieurs en faveur des enseignants, y compris ceux des écoles franco-arabes
et des écoles spécialisées (sourds-muets, aveugles et malvoyants) ;
▪ Promouvoir des écoles spécialisées pour la prise en charge scolaire et professionnelle
des personnes handicapées ;
▪ Construire des latrines séparées et adaptées aux personnes à mobilité réduite et favoriser
l’accès à l’eau dans les établissements d’enseignement ;
▪ Encourager le mérite et l’excellence ;
▪ Veiller au respect rigoureux des règles qui régissent la création et le fonctionnement
des établissements d’enseignement privé ;
▪ Créer, équiper et moderniser les bibliothèques dans les établissements d’enseignement;
▪ Renforcer la collaboration avec les syndicats, les associations de parents d’élèves, les
associations d’étudiants, les ONG et autres partenaires du système éducatif ;
▪ Mettre en place un organe de coordination du secteur de l’éducation nationale ;
▪ Formaliser la tenue des états généraux de l’éducation et veiller à l’application des
recommandations qui en découlent ;
▪ Appliquer aux enseignants contractuels les dispositions du code du travail ;
▪ Veiller au respect par les enseignants de l’engagement décennal auquel ils ont souscrit,
en vue d’empêcher toute migration vers d’autres départements ;
▪ Généraliser progressivement l’enseignement des langues nationales et l’anglais dans le
système éducatif ;
▪ Mettre en place et rendre opérationnelles les infirmeries dans tous les établissements
d’enseignement ;
▪ Baisser le taux d’intérêt des prêts bancaires en faveur des enseignants.
II. Au Ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation
de :
▪ Renforcer la rigueur dans les évaluations aussi bien au niveau des examens nationaux
qu’à celui des classes intermédiaires ;
▪ Opérationnaliser l’Office national du baccalauréat ;
▪ Privilégier les sortants des Écoles normales d’instituteurs (ENI) et de l’Institut supérieur
des sciences de l’éducation de Guinée (ISSEG) lors des recrutements des enseignants ;

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▪ Réduire progressivement les effectifs des élèves par salle de classe ;
▪ Créer une direction nationale de l’enseignement franco-arabe ;
▪ Renforcer les cours d’instruction civique et morale au niveau du primaire et du
secondaire ;
▪ Impliquer les communautés à la base dans la construction et la rénovation des
infrastructures scolaires et créer des conditions attractives (cantines, espaces de jeu,
bourses d’incitation) ;
▪ Initier des journées vertes dans les écoles (un élève-un arbre, potagers scolaires,).
III. Au Ministère de l’enseignement technique et de la formation
professionnelle :
▪ Rendre opérationnelles les Écoles régionales des arts et métiers (ERAM) ;
▪ Formaliser par des textes, les passerelles entre les écoles techniques de formation
professionnelle (ETFP) de type A ou B et les universités ou les institutions
d’enseignement supérieur (IES) intervenant dans le même domaine ;
▪ Fournir à temps et en quantité suffisante les outils et matériaux d’apprentissage aux
établissements de formation technique et professionnelle ;
▪ Réhabiliter les collèges et lycées techniques ;
▪ Encourager le partenariat entre les établissements de formation et les entreprises pour
permettre aux apprenants d’avoir des stages pratiques.
IV. Au Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche scientifique
et de l’Innovation :
▪ Instaurer à l’ISSEG une filière de formation des inspecteurs et encadreurs
d’enseignement du primaire, secondaire et technique ;
▪ Promouvoir la recherche, l’innovation à travers la création des revues scientifiques et
d’un fonds d’appui à l’Agrégation ;
▪ Restaurer les campus universitaires (logement, restauration et vie estudiantine) ;
▪ Encourager la promotion des enseignants par voie du CAMES et similaires ;
▪ Encourager la collaboration interuniversitaire et le transfert d’expertise et de
compétence de la diaspora guinéenne du type TOKTEN en faveur du système éducatif
guinéen.

Il n’est point à douter qu’il est une évidence, comme le disait Nelson Mandela, l’éducation est
l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde. Faisant de cette assertion,
une véritable préoccupation, les Conseillers nationaux à leur tête Dr Dansa Kourouma, se
saisissent à bras le corps, les maux de la société pour que la refondation soit une réalité pendant
cette Transition et puisqu’elle se doit être réussie.
La Cellule de Communication du Conseil National de la Transition

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