Guinée : exercice de la liberté d’expression, un défi pour la presse et les gouvernants( contribution)

Dans la construction de la démocratie, si la Guinée a connu des avancées notables dans beaucoup de domaines, la liberté d’expression est restée dans une situation préoccupante. Cette liberté quoique reconnue par toutes les constitutions de la République, a connu une évolution toujours difficile.

Si depuis 1986, les langues se sont déliées pour exprimer des opinions diverses et contradictoires à la place publique, une censure qui ne dit pas son nom a provoqué beaucoup de désolations et de peines dans le pays portant atteinte aux droits civils et politiques proclamés dans les constitutions qui se sont succédées jusqu’à nos jours. Il n’est pas exagéré de dire que les pouvoirs ont été intolérants face à de nombreux exercices de la liberté d’expression.
Comme pour dire que les Droits de l’Homme ont connu à ce niveau des violations graves et flagrantes. Les régimes militaires comme celui que les guinéens connaissent aujourd’hui n’ont pas été une exception dans cette situation douloureuse. Même si, les violences n’ont pas connu les mêmes intensités, d’un pouvoir à l’autre.
C’est dire que les pertes en vies humaines, les traitements inhumains et dégradants n’ont pas connu la même force et la même ampleur dans tous les régimes politiques. Mais, ceci ne pourra dédouaner aucun de ces régimes quand on sait que la vie humaine est sacrée, que les domiciles sont inviolables.
De nos jours, les médias s’efforcent de leur mieux à maintenir une certaine liberté d’expression essentiellement centrée sur des critiques.
Pour qui connaît le régime monopartite ( celui révolutionnaire du Président Sékou Touré) est conscient que des progrès significatifs ont été enregistrés et autorisent à espérer que les Guinéens gagneront le combat. Pourvu qu’ils prennent conscience que ce ne sont pas avec les attaques verbales et les plumes acérées que la nation construira sa démocratie pour instaurer une liberté véritable dans une Guinée réconciliée avec elle-même.
Ces efforts louables des médias doivent se concentrer davantage sur l’éducation citoyenne, à la tolérance et au respect de la dignité humaine évitant ainsi les propos diffamatoires dont ni gouvernants ni gouvernés n’arrivent à échapper sur les ondes au niveau la presse écrite et celle en ligne.

Une nouvelle communication est indispensable pour les Guinéens avec des communicants spécialisés essentiellement tournés vers la réconciliation.
Une réconciliation nécessaire à la construction d’un avenir radieux.
Les médias guinéens pourront ainsi, avec des efforts conjugués, construire une politique de communication pouvant aider à préparer l’avènement d’un régime démocratique au sein duquel chaque Guinéen pourra se reconnaitre.
Faut-il alors, sans restriction de la liberté d’expression, aider le pouvoir militaire actuelle à mieux s’inscrire sur la voie menant à un régime constitutionnel viable, répondant aux aspirations profondes des Guinéens. Cependant, au regard de nombreuses insuffisances dans le travail des médias, il est indispensable de penser à l’organisation des états généraux de l’information et de la communication pour affuter de nouvelles armes, corriger les lacunes et se mettre au combat en faveur d’un régime constitutionnel exclusivement au service d’un peuple réconcilié avec lui-même.

Elh Abdoulaye Diallo

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