Est-ce qu’une méfiance ou une prudence? Point besoin de réponse, il suffit juste, d’observer la distance de sécurité gardée par la junte vis-à-vis du monde politique guinéen, pour s’en rendre aisément compte. L’expression « tirer les leçons du passé » n’est visiblement pas vaine chez la junte au pouvoir en Guinée. Même si, certains hommes politiques qualifient cette distance de mépris ou de dédain à leur égard.
Il est clair que, lorsque la junte a pris le pouvoir, elle a vite appris que parmi les raisons de l’échec de la junte d’alors, dirigée par le Capitaine Moussa Dadis Camara, la collaboration avec les politiques y figure en bonne place. Nul doute qu’également, l’ombre du comportement récent de certains hommes politiques guinéens, de premier plan malheureusement, durant les deux mandats du Président Alpha Condé, en serait pour beaucoup.
Et d’ailleurs, certains observateurs avertis vous admettrons que, si le militantisme au sein des partis politiques était sur des bases objectives, les citoyens auraient adopté la même attitude que la junte. Tant, certains acteurs de la classe politique guinéenne ont laissé des souvenirs qui marquent encore négativement l’esprit collectif.
Loin de faire un réquisitoire contre qui que ce soit, ou un mauvais procès en appel, les faits ressemblent encore aux larves jaillissant à la surface d’un volcan qui se réveille d’un court sommeil.
En vérité, certains acteurs politiques guinéens avaient fini de faire des deals politiques, la raison de leur existence. À la place d’un dialogue franc et sincère, ils ont préféré des compromissions. Les arrangements politiques au détriment de l’intérêt du peuple, caractérisés par des accords bancals, en plus jamais honorés.
L’organisation des élections devenue le seul programme de société pour eux, quitte à enregistrer des morts lors des manifestations interminables, appelées à cet effet. Pourtant, des élections connues perdues d’avance.
Que dire des businessmen politiques ?
Les uns qui s’étaient illustrés dans le business politique qu’on assimilerait à de la sorcellerie politique. Le jour, ils sont opposants dans les discours, la nuit tombée ils deviennent des rats courtisans-louangeurs du palais présidentiel « Sèkhoutoureyah ».
Les autres, sans en être réellement soucieux, se servaient directement du peuple, feignant défendre ses intérêts. Ce sont ceux-là qui ont décidé d’aller à la mangeoire pour « servir leur pays » disaient-ils. Et c’est par de pareilles formules, qu’ils ont fait sans vergogne, l’actualité des innombrables transhumances politiques. Les mêmes, ont aussi excellé dans le marchandage des voix de leurs militants au sortir de chaque élection. Soit contre des espèces sonnantes, soit contre des postes au niveau local et au gouvernement.
A la lumière de ces mauvais souvenirs, la question qu’il faille se poser est la suivante : Comment peut-on être témoin oculaire et auriculaire d’une histoire aussi récente, et ne pas être déterminée à corriger l’histoire qu’on a décidé d’écrire autrement ?
Il reste à savoir, si la junte pourra continuer à garder cette distance de sécurité face à une catégorie d’hommes politiques prête à tout.
Bella Kamano
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