Guinéennes,
Guinéens,
Mes chers compatriotes,
Le 5 septembre 2021, un jour nouveau s’est levé pour notre pays. Notre Armée Nationale, patriote et républicaine, qui s’est toujours tenue aux côtés de son peuple, et veille sur la République, a pris ses responsabilités, pour redresser le cours de notre histoire et de notre destin commun.
Au péril de nos vies, en hommes et femmes d’honneur voués au sacrifice suprême, dont la vie est dédiée à la patrie ; nous avons fait le serment solennel de libérer la Guinée du poids de tous ses démons, d’exorciser aussi les fantômes qui la hantent depuis toujours.
Le peuple a soutenu son armée pour solder le passé et ouvrir pour le pays, de vastes chantiers de la refondation de l’État et de la restauration de la démocratie.
Mes chers compatriotes,
Tout notre parcours est marqué par des choix difficiles et assumés, des décisions responsables et conséquentes dont le tribut fut parfois lourd. Mais à aucun moment, nous n’avons baissé les bras ou renoncé à notre liberté et à nos convictions profondes.
Si nous nous préoccupons tous de là où nous allons, nous devons chaque fois, interroger notre mémoire pour nous rappeler, d’où nous venons.
Mes chers compatriotes,
Devons-nous défendre la Guinée d’abord, ou comme depuis longtemps, devons-nous nous limiter chacun à défendre notre cause personnelle et des intérêts partisans?
Le choix qui nous est donné, à tous, demande de notre part un sens élevé de responsabilité et un sursaut patriotique.
Il n’est jamais facile de changer un ordre établi, même s’il ne profite qu’à une minorité, de remettre en cause des droits acquis même injustifiés et illégitimes.
Mais, c’est un sacrifice que nous avons décidé de consentir, en toute conscience et en toute responsabilité, pour rétablir l’État dans ses droits et finir avec le laisser-aller et l’impunité chronique.
La Guinée doit être débarrassée des inégalités, des injustices, des discriminations, de tous les manquements qui entament la cohésion nationale, menacent la paix sociale et affectent l’autorité de l’État.
Mes chers compatriotes,
J’invite tout un chacun, à privilégier le projet commun et à s’engager dans l’élan national du CNRD, qui ambitionne de parvenir à l’unité de notre pays.
Tout en restant nous-mêmes, en gardant notre identité, en tenant compte de nos différences, nous restons ouverts au monde, à la coopération avec tous les États, toutes les institutions et tous les partenaires dans le respect de notre souveraineté.
Une Guinée debout et fière, réconciliée avec elle-même, écoutée et respectée dans le monde est celle dont nous faisons le pari en cette phase cruciale de notre histoire.
Une histoire faite de moments de fierté, de gloire, de bonheur mais marquée aussi par des événements douloureux et des tragédies inoubliables.
C’est à partir des leçons de notre vécu commun et de toutes les erreurs parfois tragiques du passé que nous pourrons surmonter les difficultés du présent et relever tous les défis qui se profilent à l’horizon.
Mes chers compatriotes,
La Transition en cours a pour finalité, nous en convenons tous, de restaurer, de renforcer la démocratie et l’État de droit. De rétablir tous les fondamentaux de la République et de la Nation. En même temps, c’est une vision noble d’une ambition nationale plus large, portée par une grande ferveur populaire et conduite avec une adhésion massive des braves populations.
Une autre Guinée et une nouvelle société sont à notre portée, celles où il n’y aura pas d’impunité, celles où le bien triomphera du mal.
L’égalité des chances sera garantie, tous les citoyens auront les mêmes droits et les mêmes devoirs, le fort ne brimera pas le faible.
En clair, le CNRD aspire à une Guinée d’égalité et de justice et y travaille de toutes ses forces.
C’est à la fois une exigence politique de notre époque et une demande sociale pressante. Cela est une priorité pour nous, aux côtés de toutes les autres préoccupations exprimées légitimement.
Guinéennes,
Guinéens,
Mes chers compatriotes,
Je ne décide pas seul, j’agis avec tout le monde.
C’est pourquoi, il y a eu successivement, les journées nationales de concertation, les assises nationales, et maintenant le cadre de concertation et de dialogue, qui viennent de rendre leurs conclusions provisoires.
C’est le lieu pour moi de remercier tous ceux qui ont contribué à la réussite de ces différents travaux.
Chaque Guinéen a droit à la parole, l’avis de tout le monde compte.
C’est la volonté de la majorité qui tranche les contradictions, de même que celle du peuple souverain a vocation à rallier tous et à s’imposer à chacun.
Il en est de même de la durée et du chronogramme de la Transition, que des autres questions vitales de la nation.
« De toutes les consultations engagées à tous les niveaux depuis le début de la Transition, avec toutes les composantes de la nation, auprès de tous les Guinéens partout où ils se trouvent, il ressort une proposition médiane d’une durée consensuelle de la Transition de 39 mois ».
Le CNRD et le Gouvernement à leur tour soumettront au CNT, qui tient lieu de parlement, cette proposition qui est consécutive à de larges et patientes concertations.
Le temps, aussi bien dans nos vies que dans nos œuvres, peut être un repère, une limite, une préoccupation. Mais c’est d’aller au bout du rêve que nous partageons et de notre idéal qui nous incombe à tous. Nous franchirons les étapes, les unes après les autres, poserons pierre après pierre pour continuer à bâtir notre maison commune. Sur ce chemin de tous les espoirs et de notre renaissance souhaitée, aucun malentendu n’est insurmontable, aucune divergence ne devrait nous opposer et diviser.
La Démocratie a ses règles et exigences, notamment de consulter le peuple chaque fois que cela est nécessaire et de l’écouter afin de connaître ses aspirations profondes et en tenir compte. C’est le choix que nous avons fait, c’est aussi notre démarche et notre préoccupation de tous les jours.
C’est le moment et l’occasion de rappeler à tous, qu’entre Guinéens de bonne foi et patriotes, nous pouvons trouver les solutions appropriées à tous nos problèmes, même ceux qui paraissent insolubles.
Nous sommes ouverts au dialogue sur toutes les questions concernant la vie de notre pays et de son devenir. Cet exercice démocratique exclut totalement les egos et les ambitions personnels.
Ensemble, nous pouvons changer notre pays, relever les défis qui nous incombent ; refonder notre État et notre nation. C’est ensemble que nous réussirons. Nous le devons à nos ancêtres, mais aussi à nos enfants.
En ce mois saint de Ramadan qui tire à sa fin et à l’occasion du pèlerinage chrétien en cours, puisse Dieu exaucer nos prières et nos vœux,
Bénisse la Guinée et les Guinéens.
Je vous remercie.
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