Il y a un an, c’était Alpha Condé, Président de la République, qui, dans son discours à la nation, focalisait toutes les attentions avec son fameux poncif du ‘’gouverner autrement’’.
Une communication erratique, la même servie à foison depuis sa réélection intervenue quelques mois plutôt à la suite d’un troisième mandat contesté. C’était encore des intentions exprimées.
Et contre ses opposants, et des partisans devenus sceptiques, Il finira par perdre la bataille des miroirs déformants.
Le prétexte est ainsi bien trouvé par les militaires pour justifier leur irruption sur la scène, le 05 septembre 2021.
Chaque occasion suffit pour la junte au pouvoir pour ressasser ses raisons et à travers une volonté de rupture, amener les Guinéens à demeurer de grands soutiens.
Ce 31 décembre, le Colonel-Président était dans une substitution de rôle avec son prédécesseur, jusqu’ici retenu, cependant autorisé à aller se faire soigner à l’étranger.
C’était un autre exercice de séduction. La même chose dite autrement, mais avec vigueur et ténacité, le tout dans un nouveau décor pour le moins attrayant, afin de la rendre plus digeste.
Le président s’est à nouveau engagé. Un engagement ferme et audible.
Il a promis de rester droit dans ses bottes en ce qui concerne le changement qu’il a prôné. Il a aussi promis de bâtir un État de droit, respectueux des règles et des procédures, avec une séparation des pouvoirs et une justice véritablement indépendante. Bref, avoir une justice qui sera pour tous, y compris les gouvernants.
Là-dessus, l’homme du 05 septembre doit encore faire des efforts, car, dans l’opinion, il y a des bribes d’agissements qui semblent rédhibitoires à la réalisation de cette belle intention et qui peuvent amener à douter.
C’est le cas du limogeage de la ministre de la justice, qui a refusé, peu importe la forme, toute immixtion dans le fonctionnement de son service. C’est aussi le cas des interpellations en violation de toutes les procédures légales. Il y a aussi et surtout le cas d’une certaine catégorie de Guinéens, pour la plupart des dignitaires de l’ancien régime, condamnés par la clameur publique, aujourd’hui ostracisés et privés d’un certain nombre de libertés fondamentales.
Malgré tout, ils sont nombreux, ceux qui continuent à nourrir de gros espoir avec le nouveau système.
Cependant, c’est une sortie qui détonne dans la classe politique. Dans ce milieux, on se plaint de la communication du Colonel-Président, empreinte d’une bouffie de mépris. Rien sur les réclamations faites par les partis politiques, contenues dans le mémo qui lui a été récemment transmis. Et rien du tout sur le délai de la transition, qui reste encore une énigme.
Ce qui est certain, avec les multiples annonces faites dans le cadre de la refondation de l’État, un terme qui sonne comme le poncif du ‘’gouverner autrement’’ du régime déchu, c’est une transition qui rentre dans un tuyau dont elle ne ressortira pas de sitôt, du moins facilement.
En tout cas, tel est le sentiment auquel les premiers doutes commencent à donner lieu.
Mognouma Cissé
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