La semaine qui vient de s’écouler, la junte au pouvoir a encore fait parler d’elle. Pour l’occasion, elle ne s’est pas loupée comme à son habitude en faisant dans le plus grand affichage avec un peu trop de charivari. L’événement en valait certainement la peine !
Cependant, il est trop réducteur du chantier de réconciliation nationale, auquel on a tous œuvré à donner du sens et de la consistance, dans un pays, où l’on pouvait bien se passer de cette rhétorique lancinante, pour se consacrer à la justice, car la justice pour tous, jusqu’ici, n’était qu’une vue de l’esprit
Les retrouvailles du weekend dernier, sous les lambris dorés du palais Mohamed V, pour, dit-on, réconcilier les anciens Présidents de transitions, Sékouba Konaté et Moussa Dadis Camara, de retour à Conakry, après plus d’une décade d’exile, n’étaient pas impertinentes.
Même si ce n’est non plus la priorité d’une transition sur laquelle il y a encore une chape d’inquiétudes, ce malgré les efforts des invités triés sur le volet, qui se sont confondus en hypothèses, pour donner une dimension autre que la symbolique à ces retrouvailles.
Amener les anciens frères d’armes qui, il faut le préciser, ont divorcé du fait de leur conviction et de la différence d’appréciation de la situation du moment, est, malgré tout, une bonne chose. C’est à bien se demander comment le prédécesseur du colonel-Président, Alpha Condé a pu se priver de ce geste qui fait tilt dans l’opinion et qui fera date. C’est aussi imaginer l’inquiétude des victimes des événements du 28 septembre avec un Dadis , cerveau présumé des événements du même nom, célébré.
Mais, l’essentiel pour une transition, se trouve ailleurs. C’est de dévoiler enfin la durée de la transition et la chronologie des actions à mener.
On a espéré avoir un éclairage à cela, avec la feuille de route exigée du Premier des ministres, plutôt du Premier ministre, par la charte de la transition. Une feuille de route, qui devait être dévoilée, un mois après la formation du gouvernement, ne la été qu’un peu plus tard.
La nature du locataire du palais de la Colombe et sa capacité surfaite à diriger une administration, laissait sentir du brulé. Subodorer un travail au goût d’inachevé.
Une feuille de route comme le dit un observateur, n’est rien d’autre qu’un aperçu graphique de haut niveau des objectifs et des livrables du projet, présentés dans un calendrier. En se fondant sur cette définition, on peut conclure que ce qui nous a été présenté et qu’on a d’ailleurs toujours entendu, est loin d’être une feuille de route.
De ce fait, on peut donc dire que la feuille de route du Gouvernement n’est pas encore disponible. Ouvrir et maintenir le dialogue avec tous les acteurs de la vie sociopolitiques, est indispensable pour une transition réussie comme on l’ambitionne.
Mognouma Cissé
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