Infrastructures routières: apprenons de nos erreurs du passé ( par l’ingénieur Balla Moussa Konaté)

« Évitons les erreurs du passé » sont des mots phares que le Président de la Transition, Colonel Mamadi Doumbouya a lancé à tous les guinéens au début de la Transition en cours. En nous servant de ce conseil à bon escient et dans tous les domaines de la vie nationale, nous pourrions corriger beaucoup de nos faiblesses du passé.
En effet, ici, mes remarques sont fixées sur deux sujets dans le secteur des routes.

A) L’ accélération en cours dans les travaux d’exécution de la route Coyah-Dabola (nuit et jour) par l’entréprise chinoise, CRBC.

C’est une démande de l’État guinéen qui vise à finir tous les travaux de ce projet d’ici fin 2022. En soi, cette mesure est une bonne initiative à condition d’augmenter de plus la vigilance sur les travaux à faire, pour ne pas affecter la garantie de l’ouvrage sous l’impulsion du seul motif de vite terminer tout ce qui reste à faire.
Avant, des erreurs en pareils cas ont été enrégistrées dans notre pays. Il s’agit alors, entre autres dispositions à prendre, de s’assurer de la capacité en moyens techniques et en effectif chez l’entréprise d’exécution et surtout de la part de la mission de contrôle EGIS dans le rôle majeur de celle-ci dans sa couverture intégrale en supervisition correcte pour la qualité de chaque opération de travaux quelque soit le temps et le rythme de l’entréprise exécutante.
En livrant cette route en bonne qualité, sous réserve d’en faire une exploitation rationnelle, on pourrait mettre 15 à 20 ans sans grand frais dans son entrétien qui ne concernerait que des éléments superficiels. Ainsi, l’entretien dense (structurel) ne surviendrait qu’au délà de ce délai techniquement rationnel. Conclusion, notre ouvrage pourrait aller jusqu’à 40 à 50 ans de vie sous trafic rentable.

B) Risques d’accident de la route et de désordre dans la circulation routière liés aux enlèvements récents des murets sur l’axe de la route, juste après le carrefour Ambiance, en face d’une station de carburant en allant vers Labamgni par la corniche.

Ces murets de séparation de sens de circulation ( murets de discipline) avaient été installés en ce lieu dépuis un peu plus de deux ans auparavant, pour obliger le respect de la bande de circulation jusqu’au carrefour, direction Lambagni et surtout contre de nombreux accidents de la route de la part des conducteurs qui traversaient la ligne de la bande adverse (Nongo tady-Lambagni) pour s’approvisionner en carburant à la station d’à côté. Avant, ces murets étaient souvent impliqués dans des accidents de la route, parce qu’ils n’étaient pas matérialsés surtout la nuit. Aussi et surtout, certains usagers de la route en état d’ébriété manquaient de discernement dans la circulation routière. À présent, à l’absence de ces murets, ce sont les mêmes risques d’accidents de la route (y compris mortels) et de désordres dans la circulation qui réviennent.
Pour empêcher cette menace, en l’état actuel de ce tronçon de route, la meilleure solution serait de réplacer au même endroit des murets moins hauts, ajourés en bas pour le passage des eaux de pluie et légèrement entrecoupés de 25 cm les uns des autres. On pourrait éventuellement augmenter de quelques centimètres la largeur de la bande de circulation côté mer. Les signalisations horizontales en bandes blanches ne me semble pas une solution efficace face à l’indiscipline accrue de la part de certains usagers de la route à Conakry.
En l’état actuel de l’endroit, visiblement, seule la station de carburant d’à côté qui pourrait voir son taux de captage dans ses pompes augmenter.

Balla Moussa Konaté, ingénieur ponts et chaussées, chef d’entréprise, consultant en matiere de routes et d’assainissement.

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