La Guinée a enregistré son premier cas connu de virus Marburg, un cousin mortel d’Ebola, qui provoque une fièvre hémorragique. Transmission, symptômes, traitement… Santé Magazine fait le point.
Quelques semaines après avoir déclaré la fin d’une épidémie d’Ebola, la Guinée vient de signaler le décès d’un homme en raison du virus de Marburg, très virulent, en Afrique de l’Ouest. Les autorités ont confirmé le premier cas connu dans cette région, la préfecture de Guéckédou au sud du pays, après qu’au moins une personne en Guinée soit décédée d’une fièvre hémorragique, a annoncé l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le cas a été signalé dans la même partie de la Guinée où a commencé l’épidémie d’Ebola de 2014-2016 ayant tué au moins 11 325 personnes, et les responsables de la santé ont déclaré qu’au moins quatre personnes se sont révélées être les contacts, asymptomatiques, de ce patient initial qui s’était rendu dans un établissement de santé avant sa mort.
La maladie à virus Marburg, autrefois appelée fièvre hémorragique à virus Marburg, est une maladie grave, souvent mortelle chez l’être humain qui provoque une fièvre hémorragique virale sévère. Comme l’explique l’OMS , « les virus Marburg et Ebola appartiennent tous deux à la famille des filoviridés (filovirus). Bien qu’elles soient provoquées par deux virus différents, les deux maladies sont similaires sur le plan clinique. Elles sont toutes les deux rares et ont la capacité de provoquer des flambées épidémiques avec un taux de létalité élevé. » Des épidémies ont déjà éclaté en Angola, au Congo, au Kenya, en Afrique du Sud et en Ouganda (2017), et le nouveau cas ouest-africain a été confirmé par un laboratoire en Guinée et à nouveau par l’Institut Pasteur au Sénégal, selon l’organisme.
Un taux de létalité allant jusqu’à 88%
« Le potentiel de propagation du virus de Marburg signifie que nous devons l’arrêter net », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique. « Nous travaillons avec les autorités sanitaires pour mettre en œuvre une réponse rapide qui s’appuie sur l’expérience et l’expertise passées de la Guinée dans la gestion d’Ebola, qui se transmet de manière similaire. » Les épidémies commencent lorsqu’un animal infecté, comme un singe ou une chauve-souris, transmet le virus à un humain. Le virus se propage ensuite d’humain à humain par contact avec les fluides corporels : par une éraflure ou à travers les muqueuses, avec du sang, des sécrétions ou des liquides biologiques de personnes infectées, ou via des surfaces (draps, vêtements) contaminés par ces liquides.
Le virus Marburg est l’agent causal de la maladie à virus Marburg, dont le taux de létalité peut atteindre 88% selon l’OMS, qui précise que cette estimation varie en fonction de la souche virale et de la manière dont les cas sont pris en charge. Les premiers symptômes de la maladie provoquée par le virus comprennent une forte fièvre, des céphalées et des douleurs musculaires. Une diarrhée, des douleurs et crampes abdominales, des nausées et des vomissements peuvent apparaître au troisième jour sachant que la période d’incubation (le délai entre l’infection et l’apparition des symptômes) va de 2 à 21 jours. De nombreux patients peuvent aussi présenter des manifestations hémorragiques sévères, soit des saignements par des ouvertures corporelles comme le nez, les yeux et les oreilles.
Actuellement, il n’existe pas de vaccin ni de traitement pour la maladie à virus Marburg. Mais « des soins de soutien, réhydratation par voie orale ou intraveineuse, et le traitement de certains symptômes spécifiques améliorent la survie des patients. », note l’OMS. L’organisme fait savoir que « des anticorps monoclonaux sont en cours de développement et des antirétroviraux, comme le Remdesivir et le Favipiravir qui ont été utilisés dans le cadre d’études portant sur la maladie à virus Ebola, pourraient être testés pour la maladie à virus Marburg. » Par ailleurs, il est possible que le vaccin Mvabea, dont la commercialisation a été autorisée en 2020 par l’Agence européenne du médicament contre Ebola, puisse apporter une protection mais son efficacité théorique n’a pas été démontrée.
Santé Magazine
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