Cela pourrait être une première dans l’histoire culturelle de la Guinée. Que la sortie d’un album fasse l’objet d’autant de commentaires aux relents politiques.
Le jeune reggaeman Guinéen connu sous le sobriquet de Takana Zion, à l’état civil Mouctar Soumah est devenu en un laps de temps, le principal sujet de débat des communicants du parti au pouvoir. Il aurait pu échapper à ces commentaires tantôt pour tantôt contre, mais, l’achat de son album par certains cadres haut perchés de l’administration centrale, a été la levure qui a tout conditionné. En plus, des cadres qui sont connus être des militants du parti au pouvoir ou des soutiens du chef de l’Etat.
Il n’en fallait pas pour que, les communicants du parti au pouvoir qui relaient parfois les assentiments des militants, engagent un procès débouchant sur divergentes sentences. L’une cloue au pilori ces cadres qui ont acheté cet album dans lequel, le jeune artiste s’en prend au président Alpha Condé. L’autre réponsant parfois sur le droit d’opinion et la liberté d’expression de l’artiste reste modérée.
En effet, loin la simple intention d’organiser un autre procès qui serait de trop, celui déjà clôturé soulève plusieurs interrogations. Entre autres questions : même connaissant la versatilité de l’artiste, est-ce que ces cadres ont-ils eu le temps matériel de l’écouter avant de l’acheter ? Est-ce que l’achat de cet album va-t-il remettre en cause leur conviction politique ? Ont-ils été guidés simplement par l’instinct d’entraide où le goût de la musique reggae ? Sont-ils des fans de l’artiste depuis ? Voici autant de questions, dont les réponses pourraient permettre d’animer le débat sereinement.
Bella Kamano
Journaliste
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