Alors que la campagne de vaccination contre le COVID-19 bat son plein, des chercheurs s’inquiètent d’une tendance au sein de la population : le « syndrome du vacciné », soit lorsque les personnes primo ou totalement vaccinées abandonnent toute prudence concernant les mesures sanitaires, oubliant que l’immunisation n’est pas immédiate.
La vaccination est désormais ouverte à toutes les personnes majeures sur le territoire. Une bonne nouvelle qui ne doit cependant pas conduire à baisser sa garde, à manquer de vigilance en ce qui concerne les précautions sanitaires en place : port du masque, lavage des mains et, surtout, respect de la distanciation sociale. C’est pourtant bien ce qui inquiète des médecins depuis quelques jours, face à l’émergence d’un phénomène appelé « syndrome du vacciné ». En effet, alors que le risque d’une résurgence du Covid-19 et d’une nouvelle vague dans de nombreux pays n’est pas à écarter, nombreuses sont les personnes primo-vaccinées (première injection) à faire preuve de relâchement des gestes barrières.
Qu’est-ce que le syndrome du vacciné ?
Le « syndrome du vacciné » se produit lorsqu’une personne a reçu son vaccin mais se contamine, car elle a pensé à tort que son immunité est tout de suite acquise et donc qu’elle est protégée contre le SARS-CoV-2. Ainsi, les hôpitaux voient arriver ce type de patients, comme l’explique l’infectiologue de l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches, Benjamin Davido, à la radio Europe 1. « Le diagnostic est souvent retardé parce que les gens se sentent protégés et pensent à tous les diagnostics sauf au Covid. C’est considéré comme un échec de la vaccination, mais ce n’en est pas un.» Même constat de la part de Jean-Michel Constantin, chef de la réanimation à l’hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière.
Combien de temps faut-il attendre pour être immunisé ?
Ce dernier explique que « dès qu’on est vacciné et qu’on se retrouve en famille ou entre amis, on a tendance à se rapprocher, à se resserrer la main, à se refaire la bise. Mais il faut garder à l’esprit le fait que le virus circule toujours. Il circule de moins en moins – plus on est vacciné, moins ça circule – mais il y en a toujours. » C’est notamment dans les deux premières semaines qui suivent la première injection que la vigilance se ferait moindre. « La majorité des personnes vaccinées puis infectées par le virus ont majoritairement été contaminéesentre la première et la deuxième semaine après la première injection », précise à France 3 Paris la Pre Anne-Claude Crémieux, membre de l’Académie de médecine.
Mais il convient de rappeler que le vaccin ne fait pas tout de suite effet : la fabrication d’anticorps contre le virus SARS-CoV-2 n’est pas immédiate, il faut prendre en compte le temps nécessaire pour développer une protection. L’Inserm a d’ailleurs tenu à rappeler cette évidence en avril dans sa rubrique « Canal Detox », lorsque le cas de personnes obtenant un résultat positif à un test PCR quelques jours après avoir été vaccinées a fait le tour des réseaux sociaux. Concernant ces cas de contaminations « post-première injection », la Pre Anne-Claude Crémieux indique qu’il « ne faut pas oublier qu’entre les deux injections, on est au mieux à 50% de protection contre les formes symptomatiques. »
Il faut donc attendre 15 jours après la première dose pour espérer une protection partielle, mais aussi ce même laps de temps après la deuxième dose pour une protection optimale. C’est pourquoi les gestes barrières restent de mise, notamment tant que les variants continuent de sévir.
A noter que l’Inserm souligne qu’un faible pourcentage de personnes complètement vaccinées développera le Covid-19 si elles sont exposées au virus. C’est ce qu’on appelle une « percée vaccinale », une infection 14 jours après avoir terminé l’immunisation complète, qui s’explique par le fait que les vaccins ne sont pas efficaces à 100%. Mais « pour le moment, il n’y a pas de profils particuliers prédisposant à ces percées vaccinales, qui demeurent extrêmement rares », conclut l’organisme.
Avec santé Magazine
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