Face à l’arrivée de nouveaux variants du SARS-CoV-2 (plus contagieux), le Haut Conseil de la santé publique (HSPC) recommande d’éviter certains masques, moins filtrants. Alors quels masques privilégier pour une protection optimale ?
Le masque filtrant FFP2, dit « de protection respiratoire »
Ce type de dispositif comporte souvent une soupape pour respirer plus confortablement et permet de filtrer l’air expiré. Le masque FFP2 répond à la norme NF EN 149 qui garantit qu‘au moins 94 % des particules de 0,01 à 1 micronpouvant contenir des virus en suspension dans l’air (aérosols) sont bloquées. Il protège aussi des postillons et gouttelettes de salives potentiellement infectieuses projetés lors d’une toux ou d’un éternuement. Il est réservé aux soignants.
Le port de ce type de masque de différentes formes (coque, 2 plis, 3 plis, becs de canard…) est plus contraignant (inconfort thermique, résistance respiratoire) que celui d’un masque chirurgical. Sa durée d’utilisation est de 8 heures. Une fois cette durée passée, il faut le jeter.
Il existe deux autres catégories de masques FFP(estimées en fonction de l’efficacité du filtre et de la fuite au visage) : les masques FFP1 filtrant au moins 80 % des aérosols et les masques FFP3 filtrant au moins 99 % des aérosols.
Le masque chirurgical, dit « anti-projections »
Ce dispositif médical doit être conforme à la norme EN 14683. Il stoppe au moins 95 % des particules de 3 microns et plus. Ainsi, il évite la projection vers l’entourage des gouttelettes émises par celui qui porte le masque et protège également celui qui le porte contre les projections de gouttelettes émises par une personne en vis-à-vis.
En revanche, l’Afnor (Association française de normalisation) souligne qu’il « ne protège pas contre la dispersion et l’inhalation de très petites particules en suspension dans l’air (aérosols) ». Sa durée d’utilisation ne doit pas dépasser 4 heures (à condition qu’il soit bien porté et qu’il ne devienne pas trop humide).
Le masque en tissu de catégorie, pour un usage non sanitaire
Ce type de masque dit « grand public » ou « alternatif » est destiné à compléter les gestes barrières et de distanciation sociale. Il filtre au moins 90 % particules de 3 microns et est doté d’au maximum cinq couches (une de coton, trois de polypropylène non tissé, une de coton). Il est lavable et réutilisable. Depuis le 8 février, il fait partie des masques autorisés à l’école (avec le masque chirurgical à usage unique). Il est exclusivement réservé à un usage non sanitaire (hors des établissements de santé).
Ces masques sont fabriqués par les industriels du textile et vendus en pharmacie et dans la grande distribution. Ils ont été testés par les services de la Direction générale de l’armement (DGA) et répondent à des normes sanitaires spécifiques pour filtrer les gouttelettes infectieuses. « Les masques en tissu de catégorie 1 […] sont aussi efficaces que les masques chirurgicaux », assurait lundi 18 janvier le Pr Didier Lepelletier, coprésident du groupe de travail Covid-19 du HCSP, à l’AFP.
Pour savoir si votre masque en tissu appartient à cette catégorie, référez-vous à l’emballage ou à la description du produit sur site. Des logos spécifique permettent d’authentifier un masque grand public testé et validé par les pouvoirs publics. Les masques grand public sont lavables 50 fois maximum. La DGE n’autorise pas l’utilisation d’un logo supérieur à 50 lavages. Par exemple, voici celui pour un masque permettant 50 lavages.
Le masque de catégorie 2 n’est plus recommandé : ce type de masque qui filtre au moins 70 % des particules de 3 microns et est composé de trois couches de tissu alternant deux de coton épais et une de textile non tissé, est désormais déconseillé par le Haut Conseil de la santé publique qui estime son efficacité trop faible face aux nouveaux variants du coronavirus.
Le masque en tissu fait maison, fortement déconseillé
Il a un temps été conseillé de fabriquer soi-même ses masques en tissu, à l’aide de tutos mis en ligne par l’Afnor (en complément de son document technique destiné aux professionnels de la mode et du textile). Le modèle décrit permet de filtrer au moins 70 % des gouttelettes. Une efficacité jugée également trop faible et aléatoire par le HCSP.
Ces masques faits maison ne sont pas normés, ni testés. « Le masque artisanal fabriqué chez soi avec la meilleure intention du monde en respectant les normes Afnor n’offre pas nécessairement toutes les garanties », a insisté le ministre de la Santé et des Solidarités, interviewé sur France Inter, mardi 19 janvier 2021.
Les études font en effet état d’une efficacité deux à trois fois moindre que celle des masques chirurgicaux. Dans un document publié en juin 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelait que l’efficacité d’un masque en tissu dépend en grande partie de l’étanchéité de ses tissus car ce sont eux qui filtrent les gouttelettes potentiellement contaminées par le Covid-19.
Si vous conservez ces masques, sachez qu’ils ne doivent pas être portés plus de 4 heures. À la moindre usure, ou déformation, ils doivent être jetés. Selon l’OMS, un tel masque doit comporter trois couches de tissus pour constituer une réelle barrière contre le virus.
Les masques fabriqués avec du tissu, du papier, du coton, du polyester ou du plastique ne doivent jamais être utilisés dans un cadre médical. Etant donné qu’ils ne sont pas conçus selon les mêmes caractéristiques et normes que les masques à usage médical, ils ne répondent pas aux standards de qualité attendus par les professionnels de santé .
De nouveaux masques « filtrants et décontaminants » pour tuer le virus
La société BioSerenity a annoncé, mardi 16 février, avoir mis au point le premier masque ayant la capacité de « bloquer et tuer les virus » grâce à un empilement de couches textiles spécifiques (masque Cidaltex®). Deux modèles ont été développés par des chercheurs lillois en partenariat avec l’Inserm et le CNRS et ont reçu une certification CE. Ils sont destinés prioritairement aux personnels soignants, mais restent accessibles au grand public.
« Les résultats ont montré une réduction de 99, 9 % du virus en moins de 5 minutes et 99, 96 % en moins de 2 heures », indiquent les chercheurs. La durée d’utilisation des deux masques à usage unique est fixée à 4 heures. L’entreprise assure également que ces masques viennent à bout de n’importe quel virus « enveloppé », comprenant le SARS-CoV-2 et ses variants.
Le modèle FFP2 est disponible au prix de 0,98 € HT l’unité ; le modèle chirurgical au prix de 0,29 € HT l’unité, soit 30 % plus cher que les masques chirurgicaux classiques.
Des masques transparents pour faciliter la communication avec certains publics
Plusieurs modèles de masques à fenêtre transparente ont été autorisés sur le marché français. Ils sont destinés aux personnes sourdes et malentendantes ou souffrant d’un handicap cognitif, qui ont besoin de décrypter les expressions du visage pour comprendre l’information (notamment les enseignants de maternelle et ceux accueillant des élèves malentendants ou handicapés dans leurs classe).
Où trouver un masque pour enfants ?
Vous pourrez en trouver en pharmacies, par exemple le masque Kid Security de catégorie 1 fabriqué en France par le groupe médical Thuasne (0,08 euros l’unité, de 6 à 14 ans).
Un certain nombre d’enseignes de la grande distribution (Monoprix, Carrefour Auchan, Intermarché…) proposent des masques en tissu ou des masques jetables adaptés aux enfants. Des enseignes spécialisées en mode (Kiabi, Gemo, Mango Kids, C&A…) proposent aussi des masques en tissu, parfois déclinés en plusieurs tailles, mais ils ne sont pas tous de catégorie 1.
Les masques de chantier sont-ils efficaces contre le coronavirus ?
Seuls les masques de chantier certifiés EN 149sont suffisamment efficaces pour se protéger du coronavirus (il s’agit le plus souvent de masques FFP1, FFP2 ou FFP3). Mais ils peuvent exposer à des fuites, surtout pour les modèles en forme de coque, disponibles en différentes tailles, mais plus difficiles à ajuster sur le visage. Si ils sont trop grands ou trop petits, leur performance diminue. Leur durée d’utilisation varie entre 4 et 8 heures. Certains sont réutilisables. Consultez attentivement la notice.
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Les masques en tissu peuvent être aussi efficaces que les masques chirurgicaux pour se protéger contre le COVID-19, à cette condition
Une nouvelle étude, publiée en avril 2021, s’est penchée sur l’efficacité des masques en tissu et révèle dans la revue Physics of Fluidsque ces derniers peuvent être aussi efficaces que les masques chirurgicaux pour réduire la transmission du COVID-19.
Les chercheurs ont examiné comment les gouttelettes de liquide sont capturées et filtrées dans des masques en tissu en examinant et en modélisant les processus de filtration. Ils se sont intéressés à un mécanisme précis : l’impaction inertielle, où l’inertie est prise en compte, ce qui fait que la gouttelette s’écarte des lignes de courant et entre en collision avec la fibre. Lors de ce processus, l’air de la respiration n’est pas filtré comme le fait un tamis ou une passoire, il se tord et tourne à l’intérieur du masque de telle sorte que les gouttelettes ne peuvent pas suivre la trajectoire de l’air. Au lieu de cela, elles « s’écrasent » dans les fibres à l’intérieur du masque pour empêcher l’inhalation.
L’équipe a constaté que, dans des conditions idéales et en fonction de l’ajustement, les masques en tissu à trois couches peuvent fonctionner de la même manière que les masques chirurgicaux pour filtrer les gouttelettes : les deux réduisant l’exposition d’environ 50 à 75%. Par exemple, si une personne infectée et une personne en bonne santé portent toutes les deux des masques, les scientifiques pensent que cela pourrait entraîner un risque moindre d’exposition allant jusqu’à 94%. Les masques en tissu réutilisables sont donc une alternative écologique fiable aux masques chirurgicaux tant que l’ajustement facial, aussi important que l’efficacité de filtration, est suffisamment adéquat pour minimiser les fuites.
« Bien que le port d’un masque facial en tissu, simple et relativement peu coûteux, ne puisse pas éliminer le risque de contracter le Covid-19, les mesures et notre modèle théorique suggèrent qu’ils sont très efficaces pour réduire la transmission », explique le Dr Richard Sear, co-auteur de l’étude. A noter que dans le cas d’un masque confectionné soi-même, l’Afnor indique qu’il n’y a pas « la garantie absolue que celui-ci soit suffisamment performant. La prudence recommande donc d’opter pour un nouveau masque, fabriqué par un industriel et testé par un laboratoire, et qui indique être de catégorie 1. »
Masque et pratique du sport, masque barrière pour sportifs
Porter un masque pendant un exercice intense serait sans danger pour les personnes en bonne santé
Selon une étude italienne publiée en 2021 dans l‘European Respiratory Journal, le port du masque n’a qu’un effet modeste sur la capacité des personnes en bonne santéàfaire de l’exercice physique intense. L’équipe de chercheurs a effectué des tests sur la respiration, l’activité cardiaque et les performances physiques auprès de 12 personnes ayant utilisé un vélo d’appartement avec et sans masque.
Les résultats ont montré que le port du masque avait provoqué une réduction d’environ 10% de leur capacité à effectuer des exercices d’aérobie (endurance). Cet effet serait dû au fait qu’il était légèrement plus difficile pour les volontaires d’inspirer et d’expirer à travers les masques. « La réduction est modeste et, surtout, elle ne suggère pas de risque pour les personnes en bonne santé faisant du sport avec un masque même lorsqu’elles travaillent à leur plus grande capacité.
Les masques pourraient donc être portés en toute sécurité pendant un exercice physique intense, par exemple entre des personnes présentes dans une même salle de sport. Cependant, d’autres études sont nécessaires pour les personnes souffrant d’une maladie cardiaque ou pulmonaire.
Des masques barrière à usage sportif déjà disponibles
Un cahier des charges dédié à la fabrication de masques spécialement conçus pour la pratique sportive a été établi mi-février, en partenariat entre le ministère des Sports, l’enseigne Décathlon et l’Union sport et cycle (USC). L’Association française de normalisation (Afnor) a donné son feu vert et publié un guide pratique, « Afnor Spec S70-001« , permettant aux industriels et aux fabricants du textile de produire des masques barrière pour sportifs, occasionnels ou professionnels.
Le document liste des exigences spécifiques : le dispositif d’ajustage à la tête, l’efficacité de filtration du matériau et ses dimensions, la résistance respiratoire et perméabilité à l’air et la teneur en dioxyde de carbone de l’air inhalé. L’Afnor précise aussi que pour un usage sportif, avec la transpiration qu’il implique, le masque devra être renouvelé et lavé plus fréquemment que pour un usage non sportif.
La ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a appelé les fabricants à s’emparer de ce référentiel pour proposer des masques adaptés à la pratique en intérieur. L’enjeu : offrir une solution durable en période de pandémie pour permettre l’ouverture des lieux de pratique au plus grand nombre de personnes.
Plusieurs modèles sont en cours de fabrication, d’autres sont déjà commercialisés en France. C’est notamment le cas du « SPORTS MASK« , vendu 18 euros (hors frais de livraison) par la marque « Salomon ! Time to play ». « Conçu pour être réutilisé (jusqu’à 50 lavages à 40 °C maximum), ce masque fabriqué en France filtre plus de 90 % des particules de 3 µm, conformément au cahier des charges », précise la marque.
In santé magazine
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