Reconnue comme une zone acquise au Président Alpha Condé depuis qu’il était opposant et pendant ses 10 ans de gestion, la haute Guinée bascule-t-elle dans l’opposition ou le combat des clans du pouvoir ? Des ressortissants de cette région font jaillir au grand jour les demandes des populations ou seulement ne s’agit-il pas d’une trahison des siens ?
A voir de près ce qui se passe dans cette région à l’approche des nouveaux rendez-vous électoraux faisant revenir sur la sellette l’homme de combat, il va sans dire qu’il ne faut pas chercher loin pour comprendre cette agitation qui sévit dans la région depuis plus de trois mois. Elle a commencé à Kérouané, par les réclamations concernant la route nationale puis Mandiana pour l’électricité avant que la ville de Kankan Nabaya ne prenne le relais. L’enchainement des faits et le mode opératoire, suscitent à la fois inquiétude et interrogations.
Dans les autres villes, les revendications ont vite été contrôlées par la forte implication des cadres ressortissants et sages mais à Kankan elle prend l’allure d’une insurrection contre l’enfant prodige.
Kankan bien que dans le giron de la mouvance n’est pas réputée être 100% du côté du pouvoir, c’est là que le PUP était le plus fort au temps de feu général Lansana Conté.
L’opposition lorgne et jubile, mais ne sait pas comment récupérer cette revendication et assiste en spectateur espérant que la grogne va gagner les autres villes comme Siguiri, Kouroussa pour empêcher Alpha Condé d’entamer sereinement sa campagne pour les prochaines présidentielles.
Les leaders de cette revendication à Kankan ne sont pas pour la plupart, lettrés et ne demandent pas de place. Mais, ils réclament plutôt, ce que toute la haute Guinée souhaite : le courant 24/24 et 7jours /7 à travers un barrage hydro électrique. Car, les centrales thermiques ont montré leurs limites.
Si Pr. Alpha Condé ne satisfait pas cette demande après 10 ans de pouvoir qui d’autre le fera pour la haute Guinée ainsi que la Guinée forestière ? Sachant que ce sont deux bastions du pouvoir actuel !
En regardant de près la ténacité de ces jeunes qui défient les autorités traditionnelles coutumières à Kankan et leur capacité de mobilisation, l’on y penserait qu’il y a « des mains noires » de certains cadres en perte de vitesse ainsi que les soutiens de certains opposants qui ont un ancrage.
A Kankan, les deux protagonistes de l’opposition sont à la manœuvre discrète et de l’autre côté de la rive, un député et leader politique, fait tout pour montrer au président qu’il a de la voix et est capable de nuire encore. Le représentant de l’UFR à Siguiri soutient mordicus une mobilisation à Siguiri.
Le grand bastion de Siguiri donc, est lorgné. Mais comment prendre « cette citadelle d’Alpha Condé » ? Puisqu’il reste encore l’homme bien aimé et adulé dans la cité aurifère. Les organisateurs veulent un mouvement d’ensemble. Ils tentent tout pour le moment sans succès, les autres localités de la région. C’est dans cette optique qu’ils « soufflent sur la braise » dans des sous-préfectures notamment Kourémalé à la frontière Guinéo Malienne où l’un des leaders Poker a su mettre de son côté les partisans de l’opposition.
Dans la foulée, les démarches se multiplient pour ramener le calme. Avec l’implication des notabilités(Sotikêmos) et certains émissaires du pouvoir central. Quant à l’épineuse question d’électrification certaines sources proches du pouvoir indiquent qu’on ne saurait faire un barrage électrique digne de nom, en moins de deux ans. Selon toujours les mêmes sources, il y de fortes probabilités que le contrat signé avec Guiter S.A pour la construction du barrage Fomi, soit résilié.
Déjà, la société KAMA, a fini les installations des moyennes et basses tensions dans les différentes localités.
Le Prince
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